Confinement dans les Alpes-Maritimes : La fermeture des écoles, « un moindre mal » pour des enseignants
EDUCATION En une semaine, le nombre de classes fermées a triplé selon le ministère de l’Éducation nationale
- Les écoles ferment ce vendredi soir pour une semaine.
- À partir du 12 avril, ce sont deux semaines de vacances pour toutes les zones en France. Les collèges et les lycées reprendront les cours une semaine après les écoles.
- Pour Isabelle Rami, enseignante, directrice et membre du syndicat des enseignants du département, cette décision est « une sorte de soulagement » face au nombre de classes qui devaient fermer.
Mercredi soir, Emmanuel Macron annonçait la fermeture des écoles à partir de ce vendredi. Pour les enfants maralpins, les cours avaient recommencé depuis trois semaines et un protocole sanitaire plus strict avait été décrété en raison du confinement en place depuis le 18 mars. Chaque classe, qu’importe le niveau scolaire, devait fermer dès le premier cas de contamination, au lieu de trois auparavant. Lundi, 51 classes étaient officiellement fermées dans les Alpes-Maritimes.
« Les dernières annonces du gouvernement sont une sorte de soulagement, lance Isabelle Rami, enseignante d’une classe de CM2 et secrétaire départementale du syndicat des enseignants, union nationale des syndicats autonomes (SE-UNSA 06). Depuis les récentes mises à jour du protocole, on n’avait plus une seule classe entière dans l’école. Il vaut mieux une telle mesure que de fermer les classes au fur et à mesure. Ça reste un moindre mal pour seulement trois jours. »
« Trois jours, ce n’est rien »
Les classes des écoles, collèges et lycées ferment alors pour une semaine. Puis, à partir du 12 avril, deux semaines de vacances scolaires unifiées à toutes les zones suivront celle des cours à la maison. L’enseignante espère que « ça suffira » et que « ce ne sera pas plus ».
« Avec le lundi férié, ce ne sont que trois jours de travail à la maison pour les enfants. Ce n’est rien. On a eu deux jours pour bien expliquer aux élèves tout en insistant que ce ne sont pas trois semaines de vacances. Au moins, on n’a plus à gérer le travail à distance des classes qui fermés à cause d’un cas, c’était trop difficile ».
Également directrice de son école, Isabelle Rami pense particulièrement aux parents dans cette période. « Avec les autres professeurs, on essaie de ne pas surcharger de travail les élèves. On vise l’essentiel pour qu’il y ait une part d’autonomie et que les parents ne soient pas en difficulté. Il est essentiel qu’on maintienne le lien avec les enfants comme leurs parents ».
Le premier confinement comme « entraînement »
Cet effort des directeurs et directrices d’établissements est ressenti pour Perrine, mère de trois enfants de 7, 10 et 13 ans. « Depuis le retour des vacances d’hiver, [le 8 mars pour les Alpes-Maritimes], l’encadrement a été formidable avec une très bonne communication. En tant que parent, on ne s’est pas senti abandonné. L’école a fait tout pour être rassurant ».
Peut-être une question d’habitude ? « La grande question lors de l’annonce était de savoir comment allaient s’organiser les parents, précise la secrétaire départementale du SE-UNSA 06. De notre côté, on a pu anticiper un minimum et on a réagi assez vite par expérience. L’année dernière, on avait eu qu’un jour, c’était la course. »
Pour Perrine aussi, il y a un certain entraînement. Elle développe : « Ça fait un an qu’on nous habitue à être flexible même si à chaque annonce, ça reste une nouvelle douche froide. Donc, il faut s’adapter et être réactif. On voit que les écoles s’adaptent mieux ». Au premier confinement, c’est elle qui faisait les cours à la maison, pour les trois niveaux différents.
« D’accord si ça permet de nous sortir du Covid une bonne fois pour toutes »
Cette fois, la photographe adaptera son travail pour ses enfants, « trois jours seulement » pour les deux dernières, « une semaine de plus pour le plus grand », précise-t-elle.
« J’ai eu trois réactions différentes à l’annonce de la fermeture. La plus petite était angoissée de rater l’école et de devoir se débrouiller sans son enseignante. Celle du milieu était contente et le premier, triste de devoir rester dans l’appartement et de ne pas voir ses amis ».
Perrine reste tout de même positive : « On a de la chance que ce ne soit que trois jours d’école à la maison, dans d’autres pays, ça fait un an qu’ils subissent cette situation. Et dans notre famille, on a conscience que ce n’est pas trop difficile côté organisationnel. Ces confinements créent des tensions à force d’être les uns sur les autres ».
Elle conclut : « Mais ça va, on est à Nice, pas à Paris. Même si on ne peut pas aller voir les grands-parents pour les vacances, on se renouvelle. On a du mal parce que c’est le troisième confinement mais d’accord si ça nous permet de sortir du Covid une bonne fois pour toutes ».