Nice : L’Atelier Alfred Café, un lieu de travail pour les étudiants malgré le confinement
VIS MA VILLE Le café associatif a ouvert fin octobre rue Vernier et propose aux étudiants de se retrouver, malgré les nouvelles restrictions, en respectant les gestes barrière
- L’Atelier Alfred Café est un lieu de vie associatif qui propose pendant ce confinement un endroit où les étudiants peuvent se retrouver pour étudier.
- C’est ouvert du mardi au vendredi, de 14 heures à 17 heures. Il est nécessaire de s’inscrire pour pouvoir s’y rendre.
« On est peut-être à contre-courant mais en même temps, c’est pertinent pour nous de maintenir un lien social pendant cette crise sanitaire », lâche Peggy Linkowski, gérante de l’Atelier Alfred Café, dans le quartier Vernier à Nice. Ce café associatif a ouvert à l’aube du deuxième confinement. « Ça ne nous a pas empêchés de développer notre concept. Ça a un côté rassurant de se dire qu’il est encore possible de rencontrer des gens », continue-t-elle.
Au détour d’une rue, une cour ouverte, fleurie et lumineuse, appelle les passants à s’engager. « On peut rester s’asseoir ? » demande un client attiré par la terrasse. « Malheureusement, non », répond la gérante. Pourtant, à l’intérieur, deux personnes sont installées. Depuis trois semaines, le café associatif propose aux étudiants de venir travailler dans ses locaux avec un protocole sanitaire strict : distanciation sociale, gel hydroalcoolique, masque obligatoire, désinfection et pas plus de huit personnes en simultané.
« Un lieu qui a toujours eu vocation d’aider les autres »
Samedi dernier, et pour une durée de quatre semaines, de nouvelles règles sanitaires se sont ajoutées à celles actuelles dans le département. Il est nécessaire d’avoir un justificatif de domicile pour se déplacer, mais sans limite de durée, dans un rayon de dix kilomètres autour de chez soi. Les commerces dits « essentiels » sont les seuls autorisés à rester ouverts. Et les espaces de restauration n’en font pas partie.
L’Atelier Alfred Café, « un établissement relevant des catégories "restaurants et débits de boissons", doit rester fermé compte tenu des prescriptions sanitaires », relève la préfecture des Alpes-Maritimes. Elle précise que le café associatif « ne peut pas accueillir de public, qu’il s’agisse d’étudiants ou de tout autre type de public ».
Ces gérants peuvent donc s’exposer à des amendes. Mais le besoin est trop fort, selon Peggy Linkowski, qui pense être dans son bon droit après avoir « informé la mairie ». Mairie qui renvoie vers la préfecture. « Avec la vingtaine de bénévoles, dont des étudiants sensibles à la question, on a fait le constat qu’il était difficile de vivre cette période, de rester assidus et de garder le moral, dit-elle. On a vu notre grande salle, un super outil, sans personne. On s’est dit qu’il fallait s’en servir et faire quelque chose pour cette population qui va mal ».
Des fauteuils confortables, le wifi en illimité et des cafés offerts grâce aux pourboires des autres clients et « pour motiver les jeunes » composent la « study room » de l’Atelier Alfred Café. En trois semaines, Peggy Linkowski remarque qu’il y a déjà des habitués. Huit places sont disponibles du mardi au vendredi de 14 heures à 17 heures. « Qu’importe l’affluence, le fait d’être entre nous, c’est très précieux. Et être là pour une ou deux personnes, c’est déjà énorme », sourit la fondatrice du café.
« Ce que je fais ici en trois heures, je le fais chez moi en une journée entière »
Les lieux appartiennent à l’église baptiste, juste à côté, construite en 1910 et « qui a toujours eu pour vocation d’aider les autres », indique la gérante. Un endroit chaleureux meublé « d’objets qui ont une histoire car ça fait partie de l’ADN ».
Au fond de la salle, ce mercredi, ce sont Hortense et Valentine, 18 ans et toutes les deux en première année de psychologie. « On va continuer de venir autant qu’on peut. Ça nous change des résidences étudiantes dans lesquelles on vit depuis un an, affirme Valentine. Et puis, ça fait du bien de se retrouver, de rencontrer d’autres personnes dans un endroit convivial. » Hortense ajoute : « Ici, c’est calme, on est bien accueilli et on se concentre vraiment sur notre travail. Ce que je fais en trois heures, je le fais en une journée entière chez moi. »
« En attendant le retour à une vraie vie sociale, s’exprime la gérante. On a réussi à faire du café, un lieu où les gens se sentent bien ». Le week-end dernier, l’Atelier Alfred Café avait organisé une brocante et un barbecue pour faire vivre le quartier. Peggy Linkowski réfléchit déjà aux prochains événements à faire dans le respect des règles sanitaires en plus de la study room. « C’est important de continuer de réunir les gens, sans distinction. Au final, les besoins relationnels sont universels », conclut-elle.