Nice : L’inventeur Stéphane Rousson lance un appel pour s’envoler en aérosail jusqu’en Corse
INSOLITE Etre sur le « voilier des airs », c'est comme naviguer sur un bateau mais « sans le mal de mer », indique le Niçois
- Depuis 2003, Stéphane Rousson travaille sur des projets de ballons dirigeables.
- Son objectif est d’aller jusqu’en Corse en aérosail, un ballon qui se déplace dans les airs sans moteur, seulement à l’aide du vent.
C’est un peu le Géo Trouvetout des Alpes-Maritimes. Stéphane Rousson, 52 ans, est « bricoleur autoentrepreneur » depuis dix ans. C’est aussi un « passionné des inventions ». Depuis 2003, il rêve de concrétiser ses projets en s’envoyant en l’air jusqu’en Corse grâce à son « voilier des airs », l'aérosail, un ballon avec une toile de voilier en forme arrondie, gonflée à l’hélium, qui ne se dirige qu’à l’aide du vent et d’un élément relié en mer.
En avril, un vol de démonstration en ligne droite pourrait le faire avancer d’une étape et propulser la traversée en 2022. Le Niçois lance alors un appel aux dons pour réaliser cette expérimentation.
« Refaire une machine plus performante et imaginer un biplace »
« Les vols d’essai demandent beaucoup d’anticipation, commente Stéphane Rousson. Il y a beaucoup de projections à faire pour que tout se passe dans les meilleures conditions. J’ai alors besoin de faire de la gestion de sécurité. Et sans aide d’Etat ou de sponsor, la plus grande difficulté, ce sont les moyens logistiques. Avec la cagnotte participative, je pourrais avoir du budget pour gonfler la voile et avoir des bateaux qui me suivent ».
Pas de sponsor pour ce vol de démonstration qui se déroulerait à l’occasion de la semaine Affoilante de Fréjus, entre le 28 avril et le 5 mai, mais la possibilité d’en contracter un pour la suite de l’aventure. « Si tout se passe bien et qu’à travers cet événement, je fais une belle rencontre, je pourrais refaire une machine plus performante et même faire un biplace », imagine le Niçois.
Dans les airs, il n’y a que lui, la partie ballon, le câble qu’il le relie à la mer « comme on tient un chien en laisse », et la dérive qu’il lui permet de se diriger. « Il n’y a pas de traînée comme il pourrait y en avoir en mer, ça veut dire qu’avec le peu de vent que je prends, je double ma vitesse. En ligne droite, je peux atteindre 8 nœuds (14 km/h) ». Contrairement à son autre projet, un vélo sous le dirigeable où il y avait une propulsion musculaire, il n’y a aucun moteur.
« Je veux démontrer que je peux naviguer dans les airs »
En dix-huit ans, l’inventeur a eu l’occasion de faire trois vols d’essai pour faire évoluer son engin. « A chaque fois, je rajoute une ou deux inconnues pour minimiser les risques mais continuer d’avancer sur le projet. A Fréjus, l’enjeu est la remontée au vent et de démontrer que je peux naviguer. C’est-à-dire, choisir ma direction, peu importe d’où vient le vent, détaille-t-il. La cerise sur le gâteau est de réaliser un virement de bord ».
Mais alors, pourquoi ? A cette question, Stéphane Rousson se met à rire. « Je ne sais pas ! J’adore bricoler, l’aéronautique et j’ai une passion pour les technologies. En plus, je suis pionnier dans le domaine donc ça fait du bien d’avoir cette reconnaissance ». Il ajoute : « Je fais aussi ça pour faire rêver les gens. Et cette sensation dans les airs est tout simplement géniale. C’est comme naviguer sur un bateau mais sans le mal de mer. C’est complètement stable, ça ne bouge pas et c’est extrêmement plaisant ».
La cagnotte pour participer au projet du voilier des airs est ouverte jusqu’au 1er avril. « Dans le monde de l’aventure, le principal c’est d’être capable de prendre le départ », cite Stéphane Rousson la tête dans les nuages.