Déconfinement: Pas de tension en réanimation, «seuls» 3% des habitants touchés, les Alpes-Maritimes passent à l'orange
ETAT DES LIEUX Le ministère de la santé a présenté la première carte de déconfinement, avec une autre nuance entre le rouge et le vert
- La carte de déconfinement, qui sera réévaluée tous les jours jusqu’au 7 mai, a classé le département des Alpes-Maritimes en orange.
- Vert pour le nombre de nouveaux cas, le département est passé à l’orange sur le critère de la "tension hospitalière" malgré des services de réanimation pas en surchauffe.
La proximité avec l’Italie avait fait craindre des chiffres encore plus dramatiques. Pourtant, malgré 196 décès enregistrés jusqu’à ce jeudi dans les établissements hospitaliers et les Ehpad, le département des Alpes-Maritimes ne figure pas parmi les plus touchés par l’épidémie de nouveau coronavirus. Ni même à l’intérieur de la région Paca, où les Bouches-du-Rhône (517) et le Var (204) paient un plus lourd tribut, en rapport avec leur population respective. Les trois s’affichent finalement en orange ce jeudi soir sur la première carte présentée par le gouvernement en vue du déconfinement.
Cette classification surprise – Edouard Philippe n’ayant pas évoqué cet entre-deux, mais uniquement des feux verts ou rouges lors de sa prise de parole de mardi - est vouée à évoluer quotidiennement. Jusqu’à se figer en vert ou en rouge le 7 mai. Elle prend en compte deux premiers critères : le nombre de nouveaux cas dans la population sur les derniers jours et les capacités hospitalières en réanimation. Un troisième sur le système local de tests ne rentrera en compte qu’à la fin de la semaine prochaine.
Plus de cas en provenance des clusters français que d’Italie
Sur le premier critère, celui du nombre de nouveaux cas, le feu est au vert pour les Alpes-Maritimes qui « sont sur de petits chiffres : 12 un jour, 5 le suivant, 7 le troisième », expliquait ce jeudi à 20 Minutes Romain Alexandre, le délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) Paca, qui rappelle comment a démarré l’épidémie localement. « Sur les études des cas contacts pour nos premiers patients testés positifs, on s’est aperçu que nous avions plus de correspondances avec des malades liés aux clusters de Mulhouse ou de l’Oise qu’avec ceux en provenance d’Italie », relève-t-il.
Et d’après des projections compilées par l’organisme, « seuls » 3 % des Azuréens auraient été contaminés. « Mais pas forcément immunisés. Nous n’en savons encore rien », rappelle le responsable. Dans les Bouches-du-Rhône, ce taux avoisine les 3,5 % alors qu’il serait de plus de 12 % en Ile-de-France par exemple.
Du mieux en réanimation depuis deux semaines
De fait, les capacités hospitalières du département des Alpes-Maritimes n’ont jamais été, pour le coup, dans le rouge. C’est pourtant sur ce critère que le département est passé à l’orange. Sur un total de 167 lits de réanimation organisés et disponibles, 67 au maximum ont été occupés par des malades du Covid-19 jusqu’à maintenant dans les hôpitaux azuréens, selon le responsable de la l’ARS. « Et nous sommes sur une tendance à la baisse continue depuis deux semaines environ », avance-t-il. Ce jeudi, 47 patients étaient pris en charge dans ses services, contre 64 le 16 avril.
Grâce à ces données, l’ARS est « en train de travailler à des plans de reprise » des autres activités dans les établissements. « Ces dispositifs seront bien évidemment réversibles si le nombre de cas venait à augmenter à nouveau », précise Romain Alexandre. Le 23 avril, le CHU de Nice était le premier à annoncer qu’il était en train de « réorganiser son offre de soins » face à une accalmie sur le front du coronavirus.
La situation sera figée le 7 mai
Le feu orange de ce jeudi soir sera réévalué tous les jours jusqu’au 7 mai. « Jusqu’à cette date, les cartes seront indicatives. Celle du 7 mai permettra de figer la situation pour prendre des décisions, avant une réévaluation au bout de trois semaines » détaille-t-on du côté de l’ARS Paca.
Des prises de décisions qui concerneront notamment la réouverture des écoles. Sur cette question, à Nice, la municipalité s'appuiera aussi sur une «consultation locale» ouverte jusqu’à samedi « auprès des directeurs d’écoles publiques, des parents d’élèves mais également auprès d’un conseil scientifique local composé d’infectiologues de l’hôpital Lenval et du CHU de Nice » a annoncé Christian Estrosi.