Coronavirus à Nice : Le CHU expérimentera quatre traitements, dont l’hydroxychloroquine, « dans les prochains jours »
PANDÉMIE « L’objet de l’étude est notamment de déterminer l’efficacité et les effets secondaires des traitements », précise l'organisme sanitaire
- Le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé ce dimanche le recours au traitement à la chloroquine au CHU de Nice.
- Testé positif au coronavirus, Christian Estrosi a indiqué suivre lui-même ce protocole.
- L’établissement public niçois précise expérimenter d'autres pistes dans le cadre du programme Discovery.
EDIT : Ce dimanche soir, le CHU de Nice a souhaité apporter quelques précisions. Dans un communiqué, les équipes médicales ont annoncé que le centre participerait à l’essai clinique Discovery « dans les prochains jours ». Coordonné par l’Inserm dans le cadre du consortium européen Reacting, cette étude vise à tester quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19, dont l’hydroxychloroquine, et non seulement cette dernière. Le CHU de Nice rejoint ainsi l’APHP, les Hospices civils de Lyon et les CHU de Lille, Nantes et Strasbourg dans le programme. Pour plus d'informations, vous pouvez lire cet article de notre collègue de Lyon.
Par ailleurs, l’organisme sanitaire précise que « les patients qui feront l’objet de cet essai seront sélectionnés par les médecins investigateurs (infectiologues, pneumologues et réanimateurs) selon des critères cliniques et scientifiques objectifs. Le consentement du patient ou de la famille sera par ailleurs requis. L’objet de l’étude est notamment de déterminer l’efficacité et les effets secondaires des traitements. »
Le maire de Nice, Christian Estrosi, l’a annoncé par tweet ce dimanche : le CHU de Nice pourra avoir recours à des traitements à la chloroquine pour des patients atteints du Covid-19.
« J’ai obtenu satisfaction. #Nice06 et son CHU validés et approvisionnés pour mettre en place le protocole du professeur Didier Raoult avec consentement des familles », écrit-il.
Lui-même bénéficiaire du traitement, l’élu souhaiterait « que, dans les mêmes conditions, la médecine de ville soit habilitée à le prescrire ».
Contactée par 20 Minutes, l’Agence régionale de santé (ARS) Paca indique « ne pas avoir à délivrer d’autorisation particulière pour ce genre de protocole ». « Ces médicaments sont sur le marché. Leur utilisation est discutée et validée entre les médecins », de chaque structure hospitalière, avance aussi l’organisme.
Une molécule qui fait débat
Selon le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection à Marseille, la chloroquine, une banale molécule utilisée contre le paludisme, serait l’arme principale pour annihiler le Covid-19.
Sur 24 patients traités à l’IHU Méditerranée Infection avec de l’hydroxychloroquine lors d'un test restreint, 75 % ont présenté une charge virale négative au bout de six jours, affirme-t-il. En clair : le virus a disparu, le patient n’est plus contagieux. En comparaison, 90 % des patients traités sans chloroquine, à Nice et Avignon, seraient encore contagieux au bout de cette même période.
Trop facile pour être vrai ? Les critiques affluent, notamment de FakeMed, un collectif de scientifiques en lutte contre les fausses informations dans le domaine de la santé, et de professeurs mettant en garde contre les effets indésirables de ce médicament.
Un traitement expérimenté « à plus large échelle »
Lors d’un point presse samedi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait temporisé : « Aujourd’hui, je n’ai aucune donnée suffisamment validée scientifiquement, médicalement pour tendre vers une recommandation mais j’ai donné toutes les impulsions nécessaires pour que nous ayons ces données […] dans une période que j’estime à moins de quinze jours. »
Le membre du gouvernement a également annoncé que ce traitement serait expérimenté « à plus large échelle » : « J’ai demandé que l’étude du professeur Raoult puisse être reproduite […] dans d’autres centres hospitaliers, par d’autres équipes indépendantes. Je suis cela d’extrêmement près. »
L’IHU Méditerranée Infection a réagi ce dimanche en annonçant vouloir aller plus loin dans ses essais thérapeutiques. Le collège de professeurs a décidé, « pour tous les malades fébriles qui viennent consulter, de pratiquer les tests pour le diagnostic d’infection à Covid-19 ».
« Pour tous les patients infectés, dont un grand nombre peu symptomatiques ont des lésions pulmonaires au scanner, il sera proposé au plus tôt de la maladie, dès le diagnostic, un traitement par l’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, dans le cadre des précautions d’usage de cette association (avec notamment un électrocardiogramme à J0 et J2), et hors autorisation de mise sur le marché », prévient également l’établissement dans son communiqué.
Dans les cas de pneumonie sévère, un antibiotique à large spectre sera également associé.