Coronavirus : Cannes face à « un véritable désastre social et économique » après plusieurs annulations de salons
ECONOMIE Des entreprises du secteur du tourisme d’affaires craignent pour leur pérennité
- Le Mipim et CanneSeries ont été reportés et le MipTV a été annulé à cause de la crise du coronavirus.
- Les profesionnels du tourisme sont inquiets.
- Le maire de Cannes en appelle au grouvernement.
Le Mipim de la semaine prochaine et ses 25.000 accrédités annulés, les saisonniers qui devaient arriver dans les hôtels ont été priés de patienter. Depuis que le congrès de l’immobilier, plus important rendez-vous du tourisme d’affaires cannois, s’est vu reprogrammé en juin pour cause de coronavirus, le lancement de la haute saison aussi... a été reporté sur la Croisette.
D’autant plus qu’une autre mauvaise nouvelle est arrivée mercredi : le MipTV et les 10.000 accrédités qu’il devait drainer du 30 mars au 2 avril seront aussi aux abonnés absents. Sans report. Un manque à gagner certain pour l’économie locale.
« Tout est remis en cause. Il va falloir s’adapter, commente la présidente du syndicat des hôteliers Christine Welter. Il faudra faire le bilan en fin d’année pour voir d’autres événements ont rattrapé le retard. »
«Nous allons devoir avoir recours à des temps partiels»
En attendant, de nombreux métiers sont touchés. Chez Ernest traiteur, le carnet de commandes s’est dramatiquement vidé ces derniers jours. « Le Mipim qui ne se fait plus en mars, c’est 350 000 euros de chiffre d’affaires en moins pour nous. Et on n’est sûr de rien pour les nouvelles dates de juin, explique Annick Le Roch, la directrice de cette maison fondée en 1936. Avec le MipTV annulé en plus, on est vraiment dans le flou. Nous allons devoir avoir recours à du chômage partiel. On craint vraiment pour la pérennité de nos entreprises. »
D’ailleurs, cet autre hôtelier « prie pour que le Festival de Cannes ne connaisse pas le même sort ». « Ce serait vraiment dramatique », témoigne anonymement le professionnel.
Le maire explique avoir « sollicité des mesures immédiates »
Sans penser à cette extrémité, il y a déjà urgence pour le maire (LR) de la ville. Jeudi, David Lisnard a décidé d’en appeler au gouvernement et aux autres autorités compétentes face à « un véritable désastre social et économique pour le secteur touristique ». L’édile explique avoir « sollicité des mesures immédiates » pour « défendre les nombreux emplois en jeu et accompagner les entreprises locales ».
Il réclame notamment la création d’un fonds d’urgence, la réduction des charges fiscales et sociales et l’allocation d’aides directes exceptionnelles « destinées à indemniser plus justement le préjudice commercial ».
Dans la cité des festivals, les salons font vivre les hôtels et les restaurants bien sûr, mais aussi des transporteurs, des agences de production, d’événementiel et de décoration, ou encore des encore des agents de sécurité qui « vont être lourdement sinistrés », alerte le maire. Des secteurs où la trésorerie est fragile à la sortie de l’hiver et qui génère « 150 000 emplois directs et indirects » sur la Côte d’Azur selon lui.