Nice: Le train des Pignes en grève pour le troisième dimanche consécutif

TRANSPORT Le mouvement social a été déclenché en raison d’une modification de l’amplitude horaire de travail

M.Fr. avec AFP
Des trains à vapeur et des trains électriques circulent sur cette ligne.
Des trains à vapeur et des trains électriques circulent sur cette ligne. — GECP

Trois dimanches consécutifs sans train. C’est le résultat de la grève et de la dégradation d’une gare sur la ligne des Chemins de fer de Provence entre Nice et Digne-les-Bains, surnommée le « train des Pignes » et célèbre pour son train à vapeur. Un service minimum par bus a permis au train à vapeur de circuler les 16 et 23 juin, mais pas le dimanche précédent.

Le conflit social est lié « à l’amplitude horaire de travail de treize heures prévue le dimanche », a indiqué David Spanu, secrétaire général CGT, seul syndicat de cette régie régionale de 160 salariés. « Ça ne nous convient pas, surtout que le dimanche, il y a le train à vapeur avec 500 à 600 personnes qui descendent en plein milieu des voies à gérer », dit-il. Il y avait les années précédentes « deux services (le dimanche) comme en semaine. Mais la direction avec la région ont décidé de réduire le budget », ajoute-t-il.

« Tags insultants »

« Sous prétexte qu’on change le planning de deux agents, qu’on puisse dégrader une gare qui vient d’être refaite, c’est totalement inadmissible ! », s’est indigné le vice-président LR du conseil régional en charge des transports Philippe Tabarot. La gare d’Annot où arrive le train centenaire exploité par une association de passionnés, le Groupe d’études des chemins de fer de Provence (GECP), a subi « des dégradations inacceptables », selon Philippe Tabarot, évoquant des « tags insultants », une enquête et une possible plainte.

Sur des photos transmises à l’AFP, on lit l’inscription à la bombe de peinture rouge « Le GECP adulé, le CP meurt, merci M. Guillaume », visant l’association et le directeur de la régie. La région venait d’investir plusieurs millions d’euros pour refaire la gare, a déploré l’élu. « Le train à vapeur est très attendu par tous les touristes et pour l’activité des villages d’Entrevaux et Annot. L’association nous a demandé de rajouter un train à vapeur pour répondre à une forte demande, et ça rajoutait un peu de travail. C’est une petite bande qui donne une mauvaise image de l’entreprise ».

Plus de 150 km et 25 tunnels

Transportant 400.000 voyageurs par an, notamment en zone urbaine dans l’agglomération de Nice et la plaine du Var, la ligne qui relie Nice à Digne en plus de trois heures, est l’une des plus originale de France avec ses 151 km empruntant 25 tunnels, une trentaine de ponts et viaducs à flanc de montagne, sur un parcours très prisé des touristes.

Son budget annuel de 13 millions d’euros provient d’une subvention régionale et marginalement de la billetterie (1 million d’euros), selon Philippe Tabarot. A la belle saison, entre 15 et 20.000 personnes montent à bord sur le fameux vapeur, selon l’association.