VIDEO. Manifestante blessée à Nice: Le procureur admet qu'un policier est bien responsable de la chute de Geneviève Legay
ENQUETE Le procureur de la République de Nice a visionné « de nouvelles images, notamment de la vidéosurveillance » et les a analysées « pixel par pixel »
Lundi, il affirmait que Geneviève Legay, la militante blessée à Nice samedi, n’avait « pas été touchée, par un agent de sécurité » avant sa chute. Ce vendredi après-midi, le procureur de la République de Nice a finalement admis le contraire « après visionnages de nouvelles images, notamment de la vidéosurveillance, et leur analyse pixel par pixel ».
« Un fonctionnaire de police isolé et dépourvu de bouclier avait écarté du bras vers sa droite [Geneviève] Legay, provoquant ainsi la chute de cette dernière, a précisé Jean-Michel Prêtre. Ce policier qui avait déjà été entendu en début de semaine dans le cadre de l’enquête a rectifié ce [vendredi] matin son témoignage en admettant que la personne qu’il avait écartée de son chemin n’était pas un homme comme il l’avait déclaré initialement ».
Plusieurs juges d’instruction saisis
Une information judiciaire a été ouverte pour « violences volontaires ayant entraîné une ITT de plus de huit jours par personne dépositaire de l'autorité publique » et confiée à plusieurs juges d’instruction, a également précisé le procureur. Le policier risque jusqu'à 7 ans de prison. Jean-Michel Prêtre a par ailleurs indiqué que le fonctionnaire concerné par cette procédure n’était pas celui visé par de nombreux posts de « menaces, d'outrages et d'injures » sur les réseaux sociaux.
« L’action de dispersion de la manifestation exécutée en fonction des ordres de la hiérarchie, en utilisant la force, est une action parfaitement légitime, a précisé Jean-Michel Prêtre. Par contre, ce qui peut poser problème, c’est l’action individuelle de ce policier. Son geste doit être interprété. Est-ce qu’il s’inscrit bien dans un cadre normal ? »
Mardi, l’avocat des trois filles de Geneviève Legay, avait sollicité le dépaysement dans un autre tribunal que Nice. Après la première communication du procureur, lundi, Me Arié Alimi avait dénoncé « un manque d’objectivité du parquet local ».