Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice: Vers une levée du secret défense?

JUSTICE La demande de levée du secret défense serait imminente selon un avocat des familles de victimes, qui pensent que l’armée est impliquée…

F.B. avec AFP
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La Caravelle lors de son premier vol à Toulouuse, le 17 mai 1955.
La Caravelle lors de son premier vol à Toulouuse, le 17 mai 1955. — AFP

L’avion s’était abîmé au large d’Antibes le 11 septembre 1968, faisant 95 morts, parmi lesquels 13 enfants. L’enquête menée à Nice pour faire la vérité sur le mystérieux accident de cette Caravelle Ajaccio-Nice d’Air France devrait faire l’objet d’une demande de levée du secret défense, a indiqué mardi un avocat des familles des victimes.

Un missile aurait touché par erreur la Caravelle

L’association des familles des victimes (37 membres) soupçonne l’armée d’avoir procédé le jour de l’accident à des manœuvres, au cours desquelles un missile aurait touché par erreur la Caravelle. L’enquête, relancée en 2012, porte notamment sur le témoignage d’un technicien de l’ORTF, présent le jour où des hommes étaient venus après le crash saisir une bande-son mettant potentiellement en cause l’armée française dans l’accident.

Le juge d’instruction, saisi pour « soustraction et recel de preuves », c’est-à-dire « tout ce qui a entouré le crash et qui fait qu’on n’a pas pu en savoir davantage du fait de l’omerta et du secret défense », a reçu un rapport « assez volumineux et précis » des gendarmes enquêteurs cet été, explique ainsi l’avocat Paul Sollacaro.

« Le sentiment que des éléments ne sont pas communiqués »

Selon lui, les enquêteurs « ont été au contact des différents organismes d’Etat pour en savoir plus sur les opérations de tir à l’époque et ils ont eu le même sentiment, à savoir que manifestement il y a des éléments qui ne sont pas communiqués ».

« Ils pointent dans leur rapport les contradictions, les éléments qui paraissent ne pas coller à la thèse officielle et ceux qui ne leur ont pas été transmis, manifestement couverts par le secret défense. La prochaine étape [qui serait du fait des gendarmes] est que le juge fasse une requête aux fins de déclassification des documents », conclut Me Paul Sollacaro.