Nice: Une partie des militants LR «déçue» par l'attitude de Christian Estrosi
PRESIDENTIELLE Certains sympathisants ont hué le président de la région Paca lors du meeting de François Fillon ce jeudi…
Éveline affirme être à la fois « filloniste, estrosiste et ciottiste » : « J’ai toujours été de droite », explique cette commerçante du centre-ville de Nice. Assise au dixième rang du meeting de François Fillon à Nice, elle ne veut plus entendre parler des tensions entre ses hommes politiques favoris. « Ce n’est que des paroles, explique cette Niçoise de 68 ans. Je crois véritablement en l’unité chez les Républicains. » Au palais Nikaïa ce lundi soir, tous ne sont pas dans cette même optique. Estimant que Christian Estrosi ne joue pas le jeu du rassemblement, des militants ont recouvert une partie du discours de l’ancien maire par des sifflets.
Dans les gradins du palais Nikaïa, Virginie, Christian et leurs enfants Alex et Marine n’ont pas crié leur hostilité à l’ancien maire de Nice. Pour autant, ces Antibois « n’approuv [ent] pas » l’attitude de Christian Estrosi : « Il ne joue pas le jeu. Quand on veut gagner, il faut jouer l’unité. » Un peu plus loin sur les strapontins, Francis est plus sévère. « Je suis déçu. Peut-être que, cette fois-ci, Estrosi et Ciotti se battent tous les deux pour un poste ministériel. Cette guerre des egos est inadmissible. » Francis a voté Estrosi aux dernières municipales à Nice. Il affirme qu’il réfléchira plus longuement la prochaine fois alors qu’il a « toujours choisi la droite ».
« Il faut l’unité et le fair-play »
Ce qui « gêne » une partie des 4.000 militants présents au Nikaïa, c’est la rencontre entre Christian Estrosi et le candidat à la présidentielle Emmanuel Macron. S’ajoute à cela la distance prise par le président de la région Paca avec François Fillon. En janvier, Estrosi ne s’estimait « pas Filloniste ». « Il faut l’unité et le fair-play », grincent deux militantes niçoises pendant les discours de Marine Brenier, Christian Estrosi, David Lisnard et Eric Ciotti précédant celui du candidat à la présidentielle.
A l’extérieur, en face du stand où sont vendus les goodies François Fillon, les jeunes militants ont installé une table et distribuent des autocollants. « On a plutôt mal vécu ces tensions, explique Aubin, lycéen vençois qui s’est engagé avant même d’atteindre la majorité et le droit de vote. Que Christian Estrosi soit la brebis galeuse du troupeau, ce n’est pas nouveau. On fait avec. » Sa jeune collègue de 22 ans Manon est plus nuancée. « Cette rencontre, je la vois comme un acte de diplomatie. Il faut faire abstraction du contexte et voter pour des idées », se rassure-t-elle.
Des conflits au sein des Républicains et une ambiance tendue dans la salle qui ne découragent pas les militants. Les tote bag imprimés de l’ombre de Fillon et les petites voitures bleues comme le symbole des Républicains continuent de se vendre. En face, Manon et Aubin continuent leur distribution de tracts.