Aide aux migrants: L'agriculteur azuréen Cédric Herrou à nouveau placé en garde à vue

FAITS DIVERS Il a été arrêté alors qu’il accompagnait « trois jeunes migrants qui se revendiquent d’origine érythréenne »…

Fabien Binacchi
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L'agriculteur azuréen Cédric Herrou s'adressant à la presse devant le palais de justice de Nice, le 4 janvier 2017
L'agriculteur azuréen Cédric Herrou s'adressant à la presse devant le palais de justice de Nice, le 4 janvier 2017 — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes

Devenu un symbole de l’aide aux migrants, l’agriculteur de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) Cédric Herrou a été à nouveau placé en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué à 20 Minutes le procureur de la République de Nice Jean-Michel Prêtre.

L’homme de 37 ans est déjà dans l’attente d’un jugement du tribunal correctionnel de Nice. Huit mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre.

Arrêté « sur un chemin détourné »

« Il a été arrêté alors qu’il circulait à pied sur un chemin détourné, pour éviter un point de contrôle, avec trois jeunes migrants qui se revendiquent d’origine érythréenne », a expliqué le représentant du parquet sans pouvoir préciser dans l’immédiat si Cédric Herrou les avait pris en charge en Italie ou alors s’ils se trouvaient déjà en France. « Il a été retrouvé dans des buissons dans lesquels il tentait de se dissimuler », a-t-il ajouté.

Selon son avocat Zia Oloumi, l’oléiculteur a été interpellé « près de chez lui à Sospel ». « Il a été placé en garde à vue pour aide à la circulation de personnes en situation irrégulière » dans les locaux de la police aux frontières de Menton, a-t-il aussi précisé à 20 Minutes.

Il risque déjà huit mois de prison avec sursis

Le 4 janvier, le procureur de la République avait requis huit mois de prison avec sursis à l’encontre du paysan, jugé pour avoir aidé des migrants en situation irrégulière près de la frontière franco-italienne. La décision du tribunal correctionnel de Nice doit être rendue le 10 février.

En août 2016, Cédric Herrou avait déjà été inquiété par la justice pour le transport de huit Erythréens mais le parquet de Nice avait classé l’affaire sans suite, retenant l’immunité humanitaire.

C’est une seconde interpellation, en octobre, alors qu’il circulait avec des migrants, et l’installation sans autorisation d’une cinquantaine d’Erythréens dans un centre de vacances SNCF désaffecté à Saint-Dalmas-de-Tende qui lui avait valu de se retrouver sur le banc des prévenus.