Les allergies aux pollens s'anticipent
Comment être averti de l'existence d'un risque d'allergie au pollen avant d'en subir les effets? Air Pays de la Loire pense avoir trouvé la solution. L'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air a lancé hier un site Internet d'information à l'intention des habitants et des médecins de la région nantaise*.
Le site indique en temps réel l'état de pollinisation de douze espèces végétales connues pour leur potentiel allergisant et présentes dans un rayon de 50 km autour de Nantes. Pour chacune, un code vert, rouge ou gris affiche le niveau de risque. Dès qu'une émission de pollen débute, un mail d'alerte est envoyé aux Internautes s'inscrivant gratuitement. Une démarche pour l'heure unique en France.
Trois semaines d'avance
Les résultats fournis sont issus du pollinarium sentinelle créé au Jardin des plantes à Nantes. Cet espace regroupant les espèces à pollen des environs est contrôlé quotidiennement par des botanistes. L'alerte est déclenchée dès l'apparition d'une floraison, soit en général trois semaines avant la dispersion des pollens dans l'air. Une fois alertées, les personnes allergiques peuvent consulter leur médecin ou démarrer leur traitement. « Ce pollinarium est plus performant qu'un habituel capteur de pollens qui nous prévient en même temps que l'apparition des symptômes. Or les traitements précoces sont les plus efficaces et les moins consommateurs de médicaments. L'autre avantage c'est qu'on connaît à coup sûr la fin de la pollinisation et donc le moment pour stopper son traitement », témoigne Laurent-Charles Antoine, allergologue à Nantes.
La période des allergies s'étire grosso modo de mars à juillet. « C'est une maladie en pleine expansion et dont les symptômes ont tendance à s'aggraver vers l'asthme », note l'allergologue. Les espèces faisant le plus de dégâts sont le bouleau, l'aulne, le noisetier, la flouve ou le dactyle. La période est actuellement rouge pour le cyprès, le noisetier et le saule.