Nantes : Trois questions pour enfin comprendre comment fonctionne le réseau de chaleur
ENERGIE Plus de 12% des logements et de nombreux équipements publics sont raccordés au réseau de chauffage urbain de Nantes métropole
- Le réseau de chaleur de Nantes métropole se déploie pour alimenter de plus en plus d'habitations et bâtiments publics en eau chaude et chauffage.
- Mais comment ça fonctionne, au fait ? 20 Minutes a visité la chaufferie Malakoff et vous explique tout.
Une énorme tranchée est creusée le long de la rue et il faut désormais installer les tuyaux. D’ici à cet été, les ateliers de la Semitan et l’hôpital Bellier, à Nantes, seront à leur tour raccordés au réseau de chaleur. Si les habitants en entendent parler depuis des années, avec notamment des travaux tous les étés en ce sens, ils sont plus rares à savoir comment ce réseau urbain marche concrètement. 20 Minutes a pu visiter la chaufferie de Malakoff, l’une des plus importantes de la métropole, et vous explique tout.
Le réseau de chaleur, c’est quoi ?
Pilier de la politique énergétique de Nantes métropole, le réseau de chaleur, également appelé réseau de chauffage urbain, se distingue de l'électricité et du gaz et se veut plus écologique. Pour alimenter en chauffage et réchauffer l’eau des équipements publics (lycée Mandela, CHU, piscine Jules-Verne, etc.) et copropriétés, de l’eau très chaude (environ 100°C) est envoyée depuis les chaufferies dans des canalisations en acier souterraines et bien isolées. Au total, 12 % des logements sont raccordés au réseau de chaleur de la métropole nantaise, qui s’étale sur 145 km, divisé en cinq secteurs. Le plus important d’entre eux est le réseau Centre-Loire (plus de 86 km), qui dispose d’une chaufferie principale (Malakoff) et une plus petite ( Californie à Rezé, qui fonctionne qu’entre octobre et fin mai).
Comment marche la chaufferie Malakoff ?
Gérée par Erena, filiale d’Engie, la chaufferie Malakoff produit de la chaleur grâce à deux sources principales d’énergie : les déchets des habitants, incinérés non loin de là dans l'usine de la Prairie de Mauves (41 %) et le bois, que l’on appelle biomasse (43 %). « Il s’agit majoritairement de résidus de l’exploitation forestière, de connexes de scierie, dont la moitié provient de Loire-Atlantique », explique-t-on chez Erena. Dans le gros bâtiment noir que l’on observe en passant devant le site sont entreposés 4.000 m³ de bois, l’équivalent de quatre jours de consommation, avant d’être brûlés. Quand les températures se réchauffent, comme en ce moment, cette aile ne fonctionne pas tous les jours. A l’inverse, pour les périodes de grand froid, elle tourne à plein régime et des chaudières alimentées au gaz naturel viennent assurer le complément ou le secours (16 %).
Quel est l’avenir de ce système ?
Le déploiement du réseau Centre Loire a été multiplié par quatre depuis 2012 et Erena assure qu’il y a encore un « gros potentiel ». Avec l’explosion des tarifs du gaz et de l’électricité, Nantes métropole (qui dispose le troisième plus grand réseau de France derrière Paris et Grenoble) va continuer à miser dessus, même si la solution n’est pas encore adaptée aux maisons individuelles. « Nous voulons en faire une sorte de service public d’énergie locale, assure Tristan Riom, adjoint (EELV) à l’énergie à la ville de Nantes. Le bois est la source la plus stable en terme de prix et la chaleur produite par l’incinération des déchets existe de toute façon. » Selon Nantes métropole, les tarifs du réseau de chaleur peuvent être de 15 à 30 % inférieurs au prix du gaz.