Nantes : « Il y en a partout ! » A Bellevue, une opération d’ampleur contre la prolifération des rats
BEURK A partir de ce lundi et pendant un mois, immeubles et espaces verts de ce grand quartier, à Nantes et à Saint-Herblain, vont être inspectés et traités contre ces rongeurs
- Les signalements se multiplient ces derniers temps à Bellevue, au sujet de la présence de rats dans le quartier.
- Une opération de dératisation d'ampleur doit démarrer ce lundi, pour réguler la population de ces répugnants rongeurs.
« Pendant l’été, ça grouillait de partout autour des poubelles, même en pleine journée ! » Quartier Bellevue, côté Nantes ou côté Saint-Herblain, le problème que soulève ce commerçant semble connu de tous. De jour comme de nuit, les rats seraient de plus en plus nombreux à se faufiler dans les caves, halls d’immeubles, espaces verts ou parfois tout simplement sur le trottoir. « On les voit par la fenêtre, témoigne cette habitante, peu rassurée. Certains sont tellement gros qu’on dirait des chats, je vous jure ». « Il y en a partout, tous les clients en parlent, confirme Adel, boulanger de la place Mendès-France. Moi, je n’ai jamais embêté mais il faut penser à bien fermer sa porte. Ils cherchent de la nourriture… »
Alors que les signalements d’habitants comme ceux-ci se font de plus en plus nombreux, la métropole a décidé d’agir. A partir de lundi et pour un mois, une opération de dératisation inédite et « d’ampleur » va être organisée dans ce grand quartier, et ce de façon coordonnée. Une soixantaine de cages d’escalier, plusieurs parcs et jardins, l’école Jean-Zay mais aussi les réseaux d’assainissement vont être passés au peigne fin, pour dénicher les planques préférées de ces répugnants rongeurs. Trous, fissures et galeries seront rebouchés. « Après la phase de diagnostic, nous poserons 2.000 voire 3.000 postes sécurisés [ces petites boîtes noires qui contiennent des appâts à base de raticide], explique Thierry Jolly, le gérant de JSA Hygiène, entreprise mandatée pour cette opération. Il faudra revenir régulièrement pour les déplacer ou les recharger au besoin. En traitant en dessous et au-dessus, on devrait arriver à de bons résultats. »
En quête de « nourriture facile »
Alors qu’on estimerait à 2,5 le nombre de rats par habitant dans les grandes villes, comment expliquer cette prolifération à Bellevue ? « Les poubelles qui débordent, le nourrissage des pigeons, les restes de pique-nique laissés dans l’herbe… Tout ceci constitue de la nourriture facile pour les rats », alerte Gaëtan Tanguy, responsable du pôle Protection des populations à Nantes métropole, qui appelle les habitants à davantage de « civisme ». Car une fois qu’ils sont là, difficile de se débarrasser de ces animaux territoriaux, qui se reproduisent à vitesse grand V, et causent des soucis d’hygiène et des dégâts matériels, quand ils ne transportent pas de maladies.
Si le quartier Bellevue reste « le gros dossier » du moment, d’autres secteurs pourraient prochainement être traités, alors que des méthodes de « piégeage » sont à l’étude. Pendant le confinement, c’est dans le centre-ville que les signalements s’étaient multipliés. « Tout était plus calme donc les rats sont davantage sortis, mais ça ne veut pas dire qu’il y en a davantage », indique Gaëtan Tanguy. Car l’objectif pour la métropole est bien de réguler et non d’éradiquer ces rongeurs. « Ils ont leur utilité, rappelle Thierry Jolly. Les égouts ne fonctionneraient pas aussi bien si ces animaux, qui sont des omnivores, n’étaient pas là pour engloutir les déchets. »