Nantes : Payer une amende ou être sensibilisé illico aux dangers de la route ? Quand la police laisse le choix
PREVENTION Une opération inédite « d’alternatives aux poursuites » s’est déroulée jeudi en centre-ville de Nantes
- Plusieurs dizaines de contrevenants, et notamment des cyclistes, se sont fait arrêter jeudi après-midi par la police à Nantes.
- Ils avaient alors le choix : payer une amende ou accepter de suivre immédiatement des ateliers de sensibilisation à la Sécurité routière.
Il circulait sur le trottoir, ses écouteurs vissés sur les oreilles. Deux belles infractions pour ce barman, au guidon de sa trottinette électrique, qui n’ont pas échappé aux policiers. Mais jeudi après-midi, le jeune Nantais qui se rendait au travail a de la chance dans son malheur. « Ils ont exceptionnellement le choix, explique Yann Rooryck, référent Sécurité routière à la direction départementale de la sécurité publique de Loire-Atlantique. Soit ils payent l’amende, soit ils acceptent de suivre immédiatement des ateliers de sensibilisation à la Sécurité routière, d’une durée d’une demi-heure environ. »
Si certains préfèrent mettre la main à la poche (jusqu’à 90 voire 135 euros pour certains), plus d’une trentaine de contrevenants ont choisi la deuxième option lors de cette opération de prévention dite « d’alternatives aux poursuites », qui se tenait pendant deux heures devant le CHU de Nantes. Parmi eux, beaucoup de cyclistes qui écoutaient de la musique ou téléphonaient. Des scootéristes, aussi, surpris à doubler sur la piste cyclable. « On a aussi eu une dame en voiture qui mordait sur le sas vélo, indique un intervenant bénévole de la Prévention routière. Certains ne savent pas que ces règles existent. On va dire que d’autres les oublient… »
« Les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre »
Alors, devant des regards parfois intéressés parfois fuyants, les intervenants (police municipale, association Place au Vélo…) qui animent les quatre stands rappellent les règles du partage de la route : garder un mètre de distance quand un automobiliste dépasse un vélo, redoubler de vigilance quand on est cycliste à l’approche d’un poids lourd… « C’est vrai qu’il faut que je sois moins distrait, estime Louis, 17 ans, lui aussi épinglé pour des écouteurs. Mais bon, les mauvaises habitudes sont difficiles à perdre. » Audrey, qui avait sorti son portable pour lire son GPS, promet quant à elle d’acheter prochainement casque et gilet jaune, des équipements non obligatoires mais recommandés.
Cette opération, une première soumise à l’autorisation du procureur, sera renouvelée à Nantes et à Saint-Nazaire. Mais la police prévient que des contrôles classiques pourraient aussi être réalisés ces prochains jours, notamment le soir, par exemple pour vérifier les éclairages des vélos. Des amendes, en général de 11 euros, pourront cette fois être distribuées.