Nantes : Avec l’arrivée de Citiz sur les terres de Marguerite, l’autopartage muscle son réseau
MOBILITES Treize ans après le lancement de Marguerite, un second opérateur privé proposera des voitures en libre-service à partir de la fin de semaine
- Citiz débarque officiellement à Nantes le 18 septembre avec, pour commencer, 22 véhicules répartis sur onze stations.
- L’opérateur historique, Marguerite, dispose, lui, d’une soixantaine de voitures.
- Les voitures en autopartage peuvent être louées par plusieurs utilisateurs dans la même journée.
C’est une petite révolution dans le domaine de la mobilité à Nantes. Après treize ans de monopole dans la Cité des ducs, la société d’autopartage Marguerite voit débarquer un concurrent cette semaine. L’opérateur privé Citiz, déjà présent dans 150 villes françaises, lancera officiellement son activité samedi. Pour commencer, Citiz proposera 22 véhicules en libre-service répartis sur onze stations dans la ville. Positionnées sur l’espace public, celles-ci se trouveront grosso modo autour du centre-ville : de Talensac à Mangin-Beaulieu du nord au sud, de la gare sud à Canclaux d’est en ouest.
Le principe d’utilisation est le même que Marguerite : les voitures sont accessibles 24 heures sur 24, sept jours sur sept, via une inscription « même à la dernière minute ». Les véhicules se déverrouillent avec un badge ou un smartphone et sont à redéposer au même endroit. « L’idée c’est de rendre l’utilisation la plus simple possible. Certains vont louer une voiture pour des courses de quelques heures, d’autres en auront besoin pour le week-end ou des vacances. On ambitionne de répondre à une large palette de besoins », explique Marc Paresys, responsable de développement de Citiz Nantes, lequel confie que la société « voulait s’implanter à Nantes depuis plusieurs années déjà » mais attendait un feu vert de Nantes métropole.
« Il y a de la place pour deux acteurs sur Nantes »
Pour son déploiement nantais, Citiz s’est associé à la coopérative Titi Floris, spécialisée dans le transport à la demande de personnes handicapées. Quelques véhicules de grande taille (fourgon, minibus) et adaptés aux personnes à mobilité réduite peuvent ainsi être loués. « C’est assez rare de retrouver cette gamme en autopartage », souligne Marc Paresys.
Côté tarifs, une location coûte en moyenne 2,50 euros l’heure (plus 0,37 euro par kilomètre) avec un abonnement mensuel à 12 euros par mois. Sans abonnement, il faut compter environ 5 euros l’heure (plus 0,37 euro du kilomètre). Le carburant est inclus. C’est légèrement moins cher que Marguerite, en particulier sur les locations de longue durée. Un abonnement Citiz permet aussi d’emprunter des véhicules dans d’autres villes du réseau (Rennes, Angers, Bordeaux, Toulouse, Marseille…). « On a un modèle qui a fait ses preuves ailleurs. Il y a clairement de la place pour deux acteurs sur Nantes », considère Marc Paresys.
« L’espace public devrait être réservé à la courte durée »
Mais que pense l’opérateur historique de cette nouvelle concurrence ? « Nous l’accueillons plutôt favorablement car c’est une extension de l’offre qui amènera une demande nouvelle. Si les Nantais s’habituent à voir des voitures en libre-service, ils seront de plus en plus nombreux à vouloir les essayer », estime Denis Maure, cofondateur de Marguerite. Le dirigeant du groupe Sepamat, actionnaire majoritaire de Marguerite, regrette en revanche que Citiz facilite la location de longue durée. « Nous considérons que l’espace public doit être réservé à de la courte durée, c’est ça l’autopartage. Si les voitures partent pour un week-end ou plus longtemps encore, elles ne sont plus disponibles pour les utilisateurs. Ce n’est pas comme ça qu’on convaincra les Nantais d’abandonner leur voiture individuelle », critique Denis Maure.
Treize ans après son lancement à Nantes, Marguerite dispose de 62 voitures réparties sur 50 stations. En croissance régulière, elle revendique 3.000 utilisateurs actifs (dont 40 % de professionnels) et 12.000 déplacements par an. La durée moyenne de location est de trois heures. « Au début il a fallu convaincre et rassurer sur le concept, se souvient Denis Maure. Désormais, l’autopartage me semble bien identifié. On touche toutes les populations en termes d’âge ou de CSP. C’est avant tout un choix comportemental. »
Installé dans la plupart des grandes agglomérations françaises, l’autopartage a pour principal intérêt de diminuer le recours à la voiture individuelle. La majorité des abonnés renoncent ainsi à l’achat d’un second véhicule pour le foyer. Certains se passent carrément d’une voiture. « On observe aussi qu’un adepte de l’autopartage va utiliser davantage les transports en commun ou le vélo, ajoute Marc Paresys. Il sait combien coûtent ses déplacements et va essayer de les rentabiliser. C’est donc bénéfique pour l’intermodalité. »