Loi « sécurité globale » à Nantes : La manifestation partira bien du centre-ville ce samedi
LIBERTES Le défilé contre la loi s’élancera à 15h de la préfecture de Loire-Atlantique. Les commerçants voulaient qu’elle évite le secteur
- Plusieurs syndicats et associations appellent à manifester contre la loi « sécurité globale » samedi après-midi à Nantes.
- Les commerçants du centre-ville, fortement éprouvés par le confinement, sont inquiets.
Malgré l’inquiétude exprimée par les commerçants, la manifestation contre la loi « sécurité globale » s’élancera bien du centre-ville de Nantes ce samedi après-midi. Rendez-vous est donné à 15h devant la préfecture par les organisateurs (intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires avec la LDH). Le cortège doit ensuite emprunter le cours des 50-Otages, la place de la Petite-Hollande, le quai de la Fosse, puis s’arrêter devant les Machines de l’île.
Objectif : obtenir « l’abandon de la totalité du texte de loi », en particulier de son très critiqué article 24 « qui met en cause la liberté de la presse et la liberté d’observer ». « La loi amplifie comme jamais une logique sécuritaire dans laquelle la surveillance généralisée de la population devient la norme. Cette logique ouvre la porte à de graves tensions sans que la sécurité de tous soit mieux assurée », dénoncent les organisateurs.
« Il y a aussi un devoir de ne pas casser »
Dans un courrier envoyé en début de semaine au préfet de Loire-Atlantique, l’association Plein centre, qui réunit les commerçants du centre-ville, demandait aux autorités « l’arrêt immédiat et jusqu’à fin janvier 2021 de toute manifestation dans des zones de commerce » en raison de la crise économique et des risques de débordement. « Les commerçants et artisans de nos villes jouent tous leur survie. Nous sommes pour le droit de manifester mais surtout pour le droit d’accueillir nos clients afin qu’ils fassent leurs achats de Noël tranquillement », indique le texte.
La demande est soutenue par des élus, dont ceux de La République en marche. « On constate que les manifestations se terminent toujours par de la casse. Il y a bien sûr un droit de manifester mais il y a aussi un devoir de ne pas casser », soutient la députée Valérie Oppelt. La maire de Nantes, Johanna Rolland (PS), a, elle, préféré prendre ses distances. « La violence n’aura jamais sa place. Mais le droit de manifester est inaliénable, il est absolument essentiel », affirme-t-elle, précisant être « totalement opposée » à l’article 24 de la loi. Elle considère également que le parcours de ce samedi a été « pensé par les organisateurs pour répondre aux demandes des commerçants ».
La semaine passée, la manifestation organisée un vendredi soir avait réuni plus de 5.000 personnes dans les rues du centre-ville de Nantes. Une mobilisation importante qui s’était déroulée dans une ambiance calme malgré quelques heurts en marge du défilé.