Confinement à Nantes : Les commerçants du centre-ville manifestent leur « colère » et leur désarroi

COMMERCES Des dizaines de commerçants du centre-ville de Nantes se sont réunis ce vendredi Place du Commerce pour faire entendre leur voix

Clara Le Nagard
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Olivier Dardé de l'association Plein Centre et les commerçants du centre-ville de Nantes, réunis pour protester contre la fermeture de leurs boutiques.
Olivier Dardé de l'association Plein Centre et les commerçants du centre-ville de Nantes, réunis pour protester contre la fermeture de leurs boutiques. — C. Le Nagard / 20 Minutes
  • Ce vendredi, les commerçants de Nantes se sont rassemblés Place du Commerce pour manifester contre la fermeture de leurs boutiques.
  • Vêtus de noir, ils sont restés silencieux, alignés derrière une gerbe mortuaire.
  • Sur les affiches qu’ils brandissaient, on pouvait lire « Ci-gît le commerce nantais ».

C’est avec une minute de silence qu’a débuté l’action symbolique organisée par les commerçants de la ville de Nantes. Habillés en noir, une petite centaine d’entre eux se sont regroupés Place du Commerce ce vendredi, en début d’après-midi. Doucement, ils se sont alignés derrière une gerbe mortuaire dont l’inscription ne laissait pas de place au doute : « Ci-gît le commerce nantais ».

Dans la foule, Nathalie Venien brandit sa pancarte sur laquelle on peut lire « Je suis essentielle ». Commerçante de la boutique Agent Paper, rue de la Marne, elle tenait à manifester aujourd’hui. « On est tous dans le même bateau et on revendique notre droit à ouvrir, exprime-t-elle. Je ressens de la colère, de l’injustice, on sacrifie les commerçants ! On attend des aides concrètes de l’Etat​ qu’on puisse travailler. On ne demande que ça ! »


« On est stigmatisé et on ne l’acceptera plus »

La cérémonie collective a rassemblé des vendeurs mais aussi des restaurateurs, des cafetiers… Tous demandent la réouverture de leurs magasins. Olivier Dardé, président de l’association Plein Centre, est très soucieux pour l’avenir. « Si on ne fait rien, ce sont des dépôts de bilan en cascade qui nous attendent. Il faut arrêter. On est stigmatisé et on ne l’acceptera plus. Rien ne prouve qu’on attrape le Covid dans les magasins du centre-ville. On est prêts à adopter un protocole plus strict mais il faut que les commerçants puissent travailler. Noël c’est 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires », déclare-t-il.

Un peu en retrait, Louisa Amrouche observe la foule qui commence à se disperser. Cette commerçante et élue de l’opposition tient un chalet au marché de Noël depuis près de vingt ans. « Je suis catastrophée, avoue-t-elle. Ça fait mal au cœur d’être ici et de se dire qu’il n’y aura pas de marché de Noël cette année. Cette période est très importante et ça devient compliqué. C’est même bien pire que ce que l’on vous dit. »