Confinement en Loire-Atlantique : Lancée au printemps, l’alternative locale à Amazon tente de se faire une place

E-COMMERCE Le site Mavillemonshopping.fr réunit plus d’un millier de commerçants de Loire-Atlantique. Mais les clients sont encore peu nombreux à le fréquenter

Frédéric Brenon
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Le site de e-commerce Mavillemonshopping.fr valorise les magasins locaux.
Le site de e-commerce Mavillemonshopping.fr valorise les magasins locaux. — F.Brenon/20Minutes
  • Mavillemonshopping.fr est un site de e-commerce regroupant les commerçants et producteurs locaux.
  • Les magasins de Loire-Atlantique sont invités à s'y inscrire pour continuer à vendre malgré le confinement.
  • Outre un déficit de notoriété, le site souffre d'une interface compliquée.

Elle avait été lancée mi-avril en réponse au premier confinement. Et redevient, depuis samedi dernier, un allié précieux pour les commerçants locaux à nouveau frappés par les restrictions. La plateforme Internet Mavillemonshopping.fr gagne petit à petit du terrain en Loire-Atlantique. Cette marketplace, qui permet aux professionnels d’exposer une sélection de produits et d’en proposer la vente 24h/24 via un paiement en ligne, regroupe désormais près de 1.100 enseignes, soit 12 % des 9.000 boutiques que compte le département. Quelque 11.000 articles y sont référencés, notamment dans les secteurs de l’alimentaire, du vin, de l’habillement ou de la décoration.

« Ça commence à devenir significatif, se félicite Yann Trichard, président de la CCI de Nantes-Saint-Nazaire, à l’origine de l’initiative. Une centaine de commerces supplémentaires ont rejoint la plateforme depuis le week-end, en particulier ceux contraints à fermer. Elle leur apporte de la visibilité. Elle valorise nos magasins de proximité qui ont, plus que jamais, besoin d’être défendus. » « Le digital, c’est la seule option qu’on a aujourd’hui pour s’en sortir. Sinon on accepte de laisser le champ libre aux géants du Net comme Amazon », renchérit Olivier Dardé, président de Plein centre, l’association des commerçants du centre-ville de Nantes.

Assez peu de transactions

L’acheminement des commandes s’effectue soit par un retrait sur place (click & collect), soit par une livraison à domicile par des livreurs employés du groupe La Poste, gestionnaire de la plateforme. Reste à convaincre les consommateurs. Car, huit mois après son lancement en Loire-Atlantique, Mavillemonshopping.fr génère encore peu de chiffre d’affaires.

« C’est simple, je n’ai eu aucune commande. Pourtant je peux vous dire que j’en ai parlé autour de moi », déplore Emeline, responsable de l’épicerie fine Le Comptoir de Mathilde à Nantes. Même zéro pointé chez Dom Zebulon, caviste à Saint-Nazaire, inscrit depuis avril. Laurent, gérant de Flapstore, boutique d’accessoires pour téléphones, n’a, lui, enregistré qu’une seule vente. « J’y croyais, car l’idée était bonne », confie-t-il, « déçu ».

« Ce sont les consommateurs qui ont la clé »

L’interface du site, peu attractive et qui nécessite d’entrer son adresse avant de pouvoir consulter les offres, est pointée du doigt. « C’est assez difficile de s’y repérer. On ne retrouve pas les fonctionnalités habituelles des autres sites marchands », regrette Philippe, gérant de la boutique ThéÔphil à Nantes. « On travaille tous les jours avec le groupe La Poste pour améliorer le site, répond Yann Trichard, patron de la CCI. Oui, ça nécessite un petit effort de prise en main de la part des consommateurs. Mais c’est la garantie de trouver un commerce au plus près de chez soi et, donc, de favoriser les circuits courts. »

L’autre écueil régulièrement évoqué est le déficit de notoriété. Une campagne d’affichage avait été lancée à la rentrée. Une autre sera visible ces prochains jours, soutenue par les collectivités. « Acheter local via cette plateforme a du sens. Mais la faire connaître prend forcément du temps. Il faut qu’un maximum de monde s’en empare pour créer un effet vertueux », espère le président de Plein centre. « La relance de notre économie passera par les consommateurs. Ce sont eux qui ont la clé », est convaincu Yann Trichard.

Pour l’heure, l’exposition sur Mavillemonshopping.fr ne coûte rien aux commerçants de Loire-Atlantique. Les frais de commission (5,5 % par transaction) sont pris en charge par La Poste.