Nantes : « Dans le manège, ça empêche de bien crier ! » A la fête foraine, peut-on vraiment s’amuser masqué ?
LOISIRS Dans un contexte particulier, la traditionnelle foire s'est ouverte ce week-end et pour un mois à Nantes
- A Nantes, un « protocole sanitaire assez strict » a été établi pour la tenue de la fête foraine.
- Si le masque est obligatoire pour y pénétrer, difficile de respecter ensuite toutes les consignes à la lettre.
Même à travers le masque, une odeur sucrée vient nous chatouiller les narines. Depuis ce week-end, pas de doute, la traditionnelle fête foraine est de retour pour un mois sur les cours Saint-Pierre et Saint-André à Nantes. Menacé en raison du Covid, l’événement (annulé au printemps) et ses 84 forains ont finalement eu l’autorisation de s’installer à condition qu’un « protocole sanitaire assez strict » soit observé. Mais peut-on vraiment s’amuser tout en respectant les gestes barrières ?
Ce dimanche, devant l’une des deux entrées de la foire, ils sont en tout cas très nombreux à s’être déplacés et beaucoup affichent un sourire (sur les yeux). La plupart portent en effet leur masque, indispensable pour pénétrer et circuler sur le site, encadré cette année par des barrières et des agents de sécurité. « Même avec ça, les gens viennent, ils s’amusent, ils en ont besoin, constate Thyrone, un forain. La vie, surtout après le confinement, ce n’est pas de rester cloîtré chez soi ! » « Niveau fréquentation, ça commence très bien, se félicite-t-on au stand de tir des Tontons flingueurs. Et les gens jouent le jeu, dans 90 % des cas. »
Nez qui dépasse, masque dans le cou
Il faut dire qu’une fois le contrôle d’entrée passé, on peut un peu se relâcher. Pour manger une gaufre ou fumer une cigarette, c’est autorisé. Mais pour les autres, malgré leurs rondes régulières, impossible pour les agents de sécurité de rappeler tout le monde à l’ordre. Devant une « machine pousse pièces », un jeune homme semble tellement à fond qu’il en oublie de rentrer son nez qui dépasse. Un peu plus loin, c’est une foraine qui donne de la voix dans son micro, un masque en tissu calé dans le cou. Ailleurs, on s’agglutine par dizaines, et sans toujours se désinfecter les mains, pour lancer des disques aimantés et tenter de remporter le gros lot…
Romane, elle, vient de se faire épingler. D’un petit geste, un vigile lui demande de replacer correctement son masque blanc. « Ça fait 15 minutes que je suis là et j’ai déjà du mal à respirer, peste la lycéenne. On est en extérieur, je ne vois pas pourquoi il faudrait le porter ! ». A deux pas de là, Thais et Mia descendent du Break Dance, un manège à sensation, le visage découvert. « On s’est dit qu’on allait avoir besoin d’air et que ça empêcherait de bien crier donc on ne l’a pas mis, avouent les deux ados. C’était génial mais déjà sans le masque, on a un peu envie de vomir… »
Carabines et cannes à pêche à nettoyer
Si, contrairement à ce qui avait été annoncé, il n’y a pas de sens de circulation imposé, les forains ont eux aussi dû faire évoluer leurs pratiques. Notamment pour nettoyer régulièrement les volants des autos tamponneuses, les carabines ou les cannes à pêche des enfants. Pour autant, comme leurs clients, ils semblent déjà avoir abandonné la règle du mètre de distance dans les files d’attente, même si certains panneaux la rappellent.
« On ne va pas faire les gendarmes, observe un couple, dans sa cabine. Nous, on suit le protocole : on a fait l’entrée du manège d’un côté et la sortie de l’autre, les tickets en plastique ont été remplacés par du carton, on fournit du gel hydroalcoolique… Les gens viennent pour se divertir, on ne va pas arrêter le manège en plein milieu du tour car un client a retiré son masque. » De son côté, la préfecture a prévenu que des contrôles de police auront lieu tout au long de l’événement.