Nantes : Tout comprendre à Covoit’Tan, le nouveau service de covoiturage urbain inédit en France
DEPLACEMENTS A partir de ce mardi, le covoiturage est intégré dans l'offre de transports en commun nantais
- Covoit'Tan, lancé ce mardi, permettra aux usagers de covoiturer entre les 24 communes de l'agglo.
- Les passagers paieront l'équivalent d'un ticket de tram tandis que les automobilistes seront rémunérés 2 euros par passager.
C’est une grosse nouveauté pour les usagers des transports en commun nantais. A partir de ce mardi, il est possible d’effectuer certains trajets en covoiturage dans les 24 communes de l’agglo, pour le prix d’un ticket de tram. La Semitan et Nantes métropole ont présenté, mardi, les contours de ce nouveau service, décrit comme « inédit en France ». Car en plus d’être intégré au réseau public (dans la recherche d’itinéraires et pour le système de paiement), il propose une indemnisation des automobilistes.
Pourquoi ce service ?
Avec l’objectif de baisser la part modale de la voiture à 27 % en 2030 sur le territoire (43 % actuellement), la métropole mise sur le développement du covoiturage. Les objectifs sont nombreux : agir sur la santé, le pouvoir d’achat, les bouchons… Mais aussi apporter une nouvelle solution à certains trajets dits « complexes », c’est-à-dire peu pratiques voire impossible à effectuer aujourd’hui en tram ou en bus (par exemple entre deux communes de l’agglo). « En transports, on met plus d’1h15 à relier Thouaré à Carquefou, contre une vingtaine de minutes en voiture », admet par exemple Olivier Le Grontec, directeur de la Semitan. Ce sont surtout ces trajets-là qui sont visés par Covoit'Tan, notamment pour les déplacements domicile-travail.
Comment ça fonctionne ?
Pour accéder au service, il faut posséder un smartphone et télécharger gratuitement l’appli Klaxit. Comme pour Blablacar, conducteurs et passagers rentrent leurs trajets (2 km minimum), horaires, etc. Et la mise en relation puis la facturation s’effectuent. Mais les trajets disponibles en covoiturage seront aussi proposés sur l’appli TAN, lorsqu’un utilisateur effectuera une recherche d’itinéraire. Il sera possible de réserver entre quelques minutes et sept jours avant la course. Des milliers de « hubs », sortes de point de dépose, sont prédéfinis par l’appli ce qui permettra de se retrouver plus facilement, et d’éviter aux conducteurs de faire des détours.
Combien ça coûte/rapporte ?
Exactement comme si on prenait le tram : gratuit pour les abonnés illimités, 1,51 euro pour les détenteurs d’un pass LiberTan et 2 euros pour les autres. Et pour que Covoit’Tan séduise des conducteurs, la rémunération de ces derniers a été fixée à 2 euros par trajet et par passager. Si la course dépasse les 20 km, il sera même indemnisé de 0,10 euro le km supplémentaire. « Le gain moyen peut atteindre 120 euros par mois, calcule Johanna Rolland, la présidente de Nantes métropole. Nous indemnisons les conducteurs car ce qu’ils feront est utile. » Un conducteur peut faire monter dans sa voiture jusqu’à trois personnes à la fois. Jusqu’au mois de février prochain, seuls deux trajets quotidiens seront possibles (aller et retour au travail par exemple).
Est-ce que ça va marcher ?
C’est la question que tout le monde se pose alors que le covoiturage domicile-travail en est encore à ses débuts. La Semitan et Nantes métropole avancent avoir déjà séduit un millier de conducteurs (via des campagnes en entreprise), et ont évalué à 5.000 le chiffre à atteindre pour qu’offre et demande se rencontrent. Et pour éviter que certains passagers ne déchantent, l'appli Klaxit propose sous condition une garantie (taxi ou Uber) en cas d’annulation de course.
A terme, Covoit’Tan pourrait aussi être utilisé à l’occasion de trajets de loisirs plus ponctuels, espère la métropole. Tout dépend du nombre d’utilisateurs que le service réussira à convaincre. Pour ce faire, une vaste opération de communication doit être lancée dans les prochains jours.