Aéroport de Nantes : Le gouvernement choisit d'allonger la piste existante de 400 mètres
AEROPORT Le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari est à Nantes ce lundi après-midi
- Plus d’un an et demi après l’abandon du transfert, le gouvernement a rendu ses conclusions quant au scénario du réaménagement de Nantes-Atlantique.
- La piste actuelle sera allongée de 400 mètres.
Plus d’un an et demi après l’abandon du transfert de l’aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, le plan B du gouvernement est enfin connu. Le secrétaire d’Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari rencontre ce lundi après-midi en préfecture les collectivités locales concernées par le réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique. Il leur a dévoilé le choix de l’Etat notamment au sujet de la piste, point le plus sensible puisque intimement lié aux nuisances sonores. Parmi les différents scénarios mis sur la table lors de la concertation publique, c’est celui de l’allongement de la piste qui a donc été retenu, a appris 20 Minutes.
En plus d’être rénovée, la piste actuelle (de près de 3km) sera donc étendue vers le sud, de 400 mètres. Une opération qui va nécessiter de réaliser des acquisitions foncières de terres agricoles sur la commune de Saint-Aignan. L’objectif premier de ce prolongement n’est pas d’accueillir davantage d’avions mais bien de permettre aux appareils de poser leurs roues un peu plus loin au sol : en passant plus haut au-dessus des logements qu’ils survolent, leur bruit devrait être moins gênant pour les habitants, notamment ceux de la ville de Nantes.
Pas le plus coûteux et pas de nouvelles populations survolées
Avec un allongement de 400 mètres, 4.700 personnes en moins seraient ainsi exposées à un bruit supérieur à 55 db, avait estimé la DGAC pendant la concertation publique qui s’est déroulée cet été. La facture sera un peu plus lourde que si l’Etat avait décidé d’une simple réfection de la piste : les travaux, qui doivent se dérouler entre 2022 et 2025, ont été estimés à quelque 200 millions d’euros. Une option d’allonger la piste de 800 mètres, plus onéreuse, avait aussi été étudiée mais n’a donc pas été privilégiée.
Entre les quatre options (les autres étaient : rénovation a minima, création d’une autre piste en V, création d’une autre piste transversale), l’Etat a donc choisi de ne pas trop casser sa tirelire, mais aussi de ne pas engendrer de nouvelles nuisances chez des populations aujourd’hui non survolées, puisque l’axe des avions restera sensiblement le même (ce qui devrait aussi limiter l’impact écologique). La solution choisie ne réglera cependant pas la question des nuisances actuellement dénoncées par les riverains des communes de Saint-Aignan, Bouguenais ou Rezé, qui demandent d’ailleurs toujours le transfert de l’infrastructure.
Les autres modalités du réaménagement
Le secrétaire d’Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari doit dévoiler le reste des choix du gouvernement des modalités du réaménagement. Il aurait notamment annoncé le maintien de l’aérogare actuelle.
Le gouvernement doit rendre ses conclusions sur de multiples autres questions comme la mise en place d’un couvre-feu nocturne, ou encore «les compensations exemplaires», et notamment financières. Ces dernières avaient été promises aux communes riveraines de Nantes-Atlantique le jour de la décision de l’abandon du transfert. Avec l’option de l’allongement de la piste, elles sont plus que jamais attendues.