Nantes: «Si on n'a pas YelloPark, on n'aura pas les Jeux olympiques», affirme Johanna Rolland

STADE La maire de Nantes a longuement défendu ce jeudi le projet de nouveau stade financé par des partenaires privés…

Frédéric Brenon
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Yoann Joubert, patron de Réalités et Johanna Rolland, maire de Nantes et Waldemar Kita, président du FCN.
Yoann Joubert, patron de Réalités et Johanna Rolland, maire de Nantes et Waldemar Kita, président du FCN. — Télénantes
  • Johanna Rolland a donné son feu vert à Waldemar Kita et au groupe Réalités pour construire un stade neuf de football.
  • Les élus de Nantes métropole décideront le 7 décembre si oui ou non ils autorisent la vente des terrains aux acquéreurs.
  • Le projet essuie de nombreuses critiques, notamment chez les supporters du FCN.

Si le projet du nouveau stade YelloPark venait à échouer ou à prendre du retard, Nantes n’accueillera pas certains matchs du tournoi de football des Jeux olympiques 2024 organisés à Paris. C’est ce qu’a affirmé ce jeudi Johanna Rolland, présidente de Nantes métropole, alors que l’enceinte de la Beaujoire fait partie des neuf stades français préselectionnés pour participer à l'événement sportif.

« S’il n’y avait que les JO, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle »

« J’ai eu personnellement le directeur du comité d'organisation des JO au téléphone, explique Johanna Rolland. Je lui ai demandé : “Si on n’a pas YelloPark est-ce qu’on aura les JO ?” Sa réponse a été très claire, c’est “non”. Il me dit que la Beaujoire est vétuste en comparaison avec d’autres stades comme Bordeaux, Lyon ou Nice. Il me dit que d’autres stades avaient fait l’effort d’engager des travaux de modernisation pour se conformer au cahier des charges de l’Euro 2016, ce que n’a pas fait la Beaujoire puisque Nantes avait fait le choix de ne pas accueillir l'Euro. Donc si on n’a pas YelloPark, soyons clairs, on n’aura pas les JO. »

« Ceci dit, poursuit la maire de Nantes, ce n’est pas une raison suffisante pour faire ce projet. S’il n’y avait que les JO, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle. Si je défends ce projet, c’est qu’il va dans le sens de l’intérêt de Nantes. Il y aura besoin d’un nouveau stade à Nantes, pas dans trois ans, peut-être pas dans six ans, mais dans 10 ans, oui. »

Plutôt Réalités et Kita que des Qataris

Johanna Rolland balaie ensuite les hypothèses, sachant qu’elle ne veut « pas mettre d’argent public dans un stade neuf de football ». « La rénovation ? Strasbourg va dépenser 130 millions [dont 60 millions d'euros à la charge des collectivités] pour rénover son stade. Moi j’assume que je ne mettrai pas 130 millions d’euros des Nantais dans un stade rénové. La deuxième option, c’est un partenariat public-privé. Je dis qu’il n’en est pas question, parce que quand le privé a besoin d’argent, c’est le public qui vient compenser. »

Image de synthèse du projet de stade du FC Nantes, ici avec le toit ouvert.
Image de synthèse du projet de stade du FC Nantes, ici avec le toit ouvert. - HKS/ATSP

Reste donc la construction d’un stade porté par un acteur privé, quitte à ce que ce soit Waldemar Kita, lequel cristallise la défiance des supporters. Mais l’élue socialiste défend aussi ce rapprochement. « Moi je préfère négocier sur ce sujet avec un entrepreneur nantais et la personne qui préside le club que de me dire que, dans quatre ans, dans six ans peut-être, ce sera avec des Qataris, des gens qui n’auront aucun intérêt local, avec lesquels on n’aura aucun pouvoir de négocier. »

« Normal qu’il y ait des inquiétudes »

La maire de Nantes conclut, à l'intention des opposants à YelloPark. « Je trouve ça tout à fait normal qu’il y ait des inquiétudes et des interrogations. Mais il est important de prendre le temps d’écouter l’ensemble des points de vue et pas simplement ceux qui parlent le plus fort. Si rien n’est fait et que dans 10 ans il n’y a pas de stade à la hauteur de la ville, alors on nous dira qu’on n’a pas anticipé. »

Pour rappel, le coût minimum du projet de stade est évalué à 200 millions d’euros, payés par la holding du président du FC Nantes et le promoteur immobilier Réalités. L’acquisition des terrains pourrait s’effectuer début 2019. Le démarrage des travaux est prévu pour la fin d’année 2019. La livraison du stade, des commerces et premiers logements est envisagée pour 2022-2023.