Nantes: «Il n'y a pas de mineur isolé sans proposition de logement», affirme la préfète

SOCIETE Nicole Klein et Philippe Grosvalet réagissent à l'occupation de deux bâtiments universitaires nantais...

Frédéric Brenon
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Nicole Klein, préfète de la région Pays de la Loire et du département de Loire-Atlantique.
Nicole Klein, préfète de la région Pays de la Loire et du département de Loire-Atlantique. — F.Brenon/20Minutes

Deux bâtiments universitaires sont occupés par des militants et étudiants réclamant des hébergements pour les migrants, en particulier les mineurs étrangers isolés. Le sous-sol du bâtiment Censive de la faculté de lettres est « réquisitionné » depuis mercredi soir, tandis que le château du Tertre l’est depuis dimanche soir. Une cinquantaine de migrants ont pu y dormir. Les occupants affirment qu’ils sont mineurs et dorment à la rue.

Interrogés sur cette actualité, la préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, et le président du conseil départemental, Philippe Grosvalet, ont réaffirmé ce lundi que tous les mineurs isolés avaient reçu une proposition de logement, comme le prévoit la loi.

« Ce ne sont pas des mineurs »

« Soyons clairs: il n’y a pas de mineurs étrangers isolés, dont la minorité a été reconnue, qui sont sans logement sur Nantes », insiste la préfète. Qui sont les migrants hébergés à la fac de lettres alors ? « Je pense que ce ne sont pas des mineurs », répond, catégorique, la préfète. Plusieurs jeunes rencontrés sur place, comme Abdelazziz, arrivé en France en octobre après avoir transité par l’Italie, déclarent pourtant avoir moins de 18 ans.

« Il y a parfois des mineurs qui fuguent, d’autres qui refusent l’accompagnement que nous leur proposons. Mais tous les mineurs isolés ont reçu une proposition de logement », avance Philippe Grosvalet, président du conseil général de Loire-Atlantique. « Contrairement à ce qu’affirme le département, il y a une soixantaine de mineurs à la rue dans l’agglomération nantaise. Certains parce que leur dossier est en cours de traitement, d’autres parce que leur minorité n’est pas reconnue sur la base de tests osseux très discutables », déclaraient en fin de semaine dernière les occupants de la faculté de lettres.


« Veiller à une égalité de traitement »

Concernant l’occupation de bâtiments universitaires, qui fait suite à l’expulsion de l'ex-école des beaux-arts, Nicole Klein « rappelle que le droit de propriété est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme ». Si elle reconnaît des « situations humaines extrêmement compliquées », la préfète indique également que l’hébergement d’urgence doit « veiller à une égalité de traitement entre les personnes ».

L'université de Nantes n'a, pour l'heure, pas demandé l'expulsion des occupants des bâtiments universitaires «réquistionnés» pour les migrants. Il y a une semaine, l'ex-école des beaux-arts avait été expulsée sur demande de la mairie de Nantes.