FC Nantes: «Je suis dégoûté par les déclarations de M. Kita», regrette Jordan Veretout

INTERVIEW Le milieu de terrain d'Aston Villa a souhaité répondre aux «attaques» du président Waldemar Kita...

David Phelippeau
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Jordan Veretout avec l'AS Saint-Etienne.
Jordan Veretout avec l'AS Saint-Etienne. — ROMAIN LAFABREGUE / AFP
  • Le président Kita avait fustigé l'attitude de son ancien protégé lundi soir en conférence de presse
  • Jordan Veretout ne comprend pas les déclarations de son ancien président et souhaite se défendre

Lundi soir, Jordan Veretout est tombé de sa chaise. Le milieu de terrain d’Aston Villa prend connaissance sur les différents sites Web locaux des déclarations peu amènes de Waldemar Kita à son encontre. Pêle-mêle.

« Si Veretout a l’intention de repartir faire la préparation avec Aston Villa, son club de deuxième division… Si c’est ça son ambition personnelle… […] Quand on gagne beaucoup d’argent, on n’a pas faim », tacle le président nantais, vexé que son ancien protégé n’ait pas accepté sans sourciller la proposition d’un retour à la Jonelière. Abasourdi par les déclarations de WK, Jordan Veretout, qui travaille avec un préparateur physique actuellement sur Nantes avant de reprendre l’entraînement avec Aston Villa samedi, a choisi de répondre à 20 Minutes. Sans éclat de voix et avec mesure.

Comment avez-vous réagi lorsque vous avez lu les déclarations du président Kita ?

Je n’ai pas trouvé ses déclarations super classes. Moi, le FC Nantes, c’est toute mon enfance. J’ai vécu douze ans là-bas. Je n’ai jamais causé de problèmes au club. J’ai fait des interviews dans lesquelles j’ai toujours encensé les Kita. J’ai toujours dit du bien d’eux. Je ne comprends pas pourquoi le président Kita dit que quand on gagne beaucoup d’argent, on n’a plus faim. Moi, l’argent n’est pas mon objectif. C’est important, oui, mais c’est le projet sportif qui m’importe le plus. Je n’irai jamais dans un club que pour l’argent.

Il vous reproche aussi de faire traîner votre réponse pour un retour à Nantes ?

Mais, j’ai aussi d’autres sollicitations. Je préfère prendre mon temps et la meilleure décision possible. C’est un choix de carrière important, surtout à mon âge (24 ans). Le président Kita ne veut pas comprendre ça…

Claudio Ranieri vous a appelé ?

Oui, il y a deux semaines et ça s’est très bien passé. C’est un coach que j’admire. Mais, ce n’est pas parce que Ranieri m’appelle que je vais directement dire oui ! J’ai besoin de réfléchir encore. Je lui ai dit que je le rappellerai par respect pour lui donner ma décision. Que la réponse soit positive ou négative.

Et le président Kita vous a appelé aussi directement ?

Oui, je l’ai eu téléphone lundi après-midi avant ses déclarations. Il m’a demandé ma position. Je lui ai dit que je ne m’étais pas encore décidé. Il ne comprenait pas. Je lui ai dit : "Président, je ne vous dis pas oui ou non pour le moment !" Pour lui, c’était donc non car il voulait que je me décide tout de suite. Il m’a dit qu’il voulait un milieu de terrain très vite. Je ne pensais pas qu’il allait dire tout ça dans les journaux le soir même…

Waldemar Kita dit que ça fait deux mois que vous êtes en contact…

Mais le coach Ranieri n’était pas au FCN il y a deux mois. La saison n’était pas finie. Avant ce coup de fil du coach Ranieri il y a 15 jours, je n’ai reçu aucun coup de téléphone du président ou de son fils ou du coach Conceição [entraîneur avant Ranieri]… Ils ont peut-être eu mon agent, mais pas moi directement.

Et dire qu’il y a un an vous aviez failli revenir…

Oui, il y a un an, ils m’ont appelé. J’avais dit que j’étais ok pour revenir au FCN, mais ça a traîné, et au final ça ne l’a pas fait. C’était donc l’inverse, j’attendais une réponse de leur part pour signer. [Il revient sur les déclarations de Kita] Je ne comprends vraiment pas pourquoi il dit tout ça dans les journaux. Surtout que je n’ai jamais fait de vagues au FCN. Je suis dégoûté.

Vous avez toujours eu de bons rapports avec Waldemar Kita ?

C’est un président que j’admire. J’étais content de le recroiser deux fois avec Saint-Etienne la saison dernière. Il m’a fait signer mon premier contrat pro. Il m’a fait beaucoup confiance. Dire tout ça vis-à-vis de moi, je ne comprends pas.

Ses déclarations mettent-elles fin à un retour possible retour à Nantes ?

Après, avec ses déclarations, c’est sûr que ça sera difficile que je revienne, même si ce club est tout pour moi, même si j’y ai toute ma famille, même s’il y a des supporters passionnés… C’était un tout qui faisait que j’aurais pu signer ici.

Kita dit ne pas comprendre non plus pourquoi vous allez repartir à Aston Villa, club de deuxième division anglaise, et pointe du doigt votre manque d’ambition…

J’appartiens à Aston Villa. J’ai un contrat [de trois ans] avec eux. Je ne peux pas faire n’importe quoi. Je suis obligé de retourner là-bas pour la préparation tant que je n’ai pas signé ailleurs. Ses déclarations sont un peu fortes. Mon souhait n’est pas de rester là-bas, tout le monde le sait.

Avez-vous reçu des messages de la part de personnes du FCN ?

Personne. Je n’ai eu aucun appel. C’est comme ça. Je suis vraiment dégoûté de ses phrases. Après tout ce que j’ai fait et le respect que j’ai pour eux, je trouve ça un peu fort et dégueulasse. Le FCN avait touché une belle somme de transfert quand je suis parti à Aston Villa… Je pense que quand je suis parti tout le monde y a trouvé son compte à l’époque.