Loi Travail: Les syndicats promettent une rentrée mouvementée
SOCIAL S'ils ont réagi timidement à la visite de François Hollande près d'Angers mercredi, les opposants à la loi Travail assurent que la lutte va reprendre de plus belle...
De notre envoyé spécial à Trélazé
La visite « surprise » de François Hollande ce mercredi après-midi à Trélazé, près d’Angers, a un peu pris de court les syndicats. Seule une petite centaine de militants a en effet manifesté à proximité de l’entreprise APMA où le chef de l’Etat a effectué son premier déplacement de la rentrée aux côtés de la ministre du Travail Myriam El-Khomri.
« On a appris sa venue moins de 24 heures avant. Compte tenu de ce délai et des vacances, forcément, il était difficile d’organiser une mobilisation », regrette Catherine Rochard, secrétaire départementale de Force ouvrière en Maine-et-Loire. Le petit cortège a quand même sorti les drapeaux exhibés presque chaque semaine de mars à début juillet, puis défilé dans les rues de Trélazé.
Et qu’importe s’il s’est retrouvé bloqué par un cordon de police à plusieurs centaines de mètres du site de la visite présidentielle. L’important était ailleurs : rappeler que la lutte contre la loi Travail (définitivement adoptée par le Parlement le 21 juillet puis promulguée le 8 août) est « loin d’être finie » et donner « rendez-vous en septembre ».
« La motivation pour retourner dans la rue est évidente »
« On bataille depuis février contre cette loi, rappelle Catherine Rochard. Certes, elle a depuis été promulguée. Mais ce n’est pas pour ça qu’on va lâcher. Cette loi est toujours rejetée par une majorité de Français, les sondages le montrent. En 2006, le Contrat première embauche (CPE) avait été abrogé après son adoption. C’est possible. Ça nous donne confiance. »
« Non seulement ça ne change rien sur l’opposition à la loi, mais, en plus, les gens se sentent profondément méprisés par le gouvernement qui est passé en force en utilisant trois fois le 49.3. Les sources de motivation pour retourner dans la rue, à l’approche d’une année présidentielle, sont évidentes », estime Florian Cordier, membre du syndicat étudiant Unef 49.
Journée d’action nationale le 15 septembre
Les syndicats ont d’ores et déjà prévu une journée nationale d’action et de grève le 15 septembre. Une semaine plus tôt, un grand meeting commun avec les leaders de la CGT, FO et de la FSU est aussi programmé à Nantes pour « lancer la rentrée sociale ». La base répondra-t-elle présente aussi rapidement ?
« On l’espère. Depuis le début d’année, nous sommes toujours en intersyndicale contre la loi. Sur une aussi longue période, c’est inédit », relève Xavier Dupeyroux, membre du bureau de la CGT 49.
« Ce n’est pas parce que l’état d’urgence s’est renforcé que ça va nous empêcher de manifester », prévient la secrétaire départementale de FO. « La manière dont le gouvernement s’y est pris pour faire passer la loi révèle une véritable brutalité, insiste Christophe Hélou. Il ne faudra pas se plaindre si la situation sociale se tend. C’est ce qui va se passer. »