Paris: Le centre d'hébergement d'urgence dans le 16e ouvrira fin octobre

SOCIAL C’est le groupe vendéen Bénéteau (BH) qui construit l’ensemble des logements modulaires à ossature bois…

David Phelippeau
— 
L'image de synthèse d'une partie d centre d'hébergement d'urgence dans le 16e arrondissement
L'image de synthèse d'une partie d centre d'hébergement d'urgence dans le 16e arrondissement — ©MoonArchitectures

Magré une forte opposition à ce projet, la ville de Paris n’a pas reculé. Un centre d’hébergement d’urgence va bien voir le jour, en bordure du bois de Boulogne, dans le 16e arrondissement, fin octobre. C’est l’association Aurore, qui lutte contre l’exclusion sociale, qui assure le financement et la gestion de ce projet d’un coût global de 4,892 millions d’euros (800.000 euros pris en charge par le département de Paris). Dans ces cinq bâtiments modulaires en bois (117 modules), 200 personnes seront logées : 150 pourront s’installer dès fin octobre puis 50 autres fin novembre.

Une double opposition à ce projet

Ce mardi matin, à la Chaize-le-Vicomte en Vendée, les acteurs principaux de ce projet ont visité l’entreprise BH (groupe Bénéteau), qui construit ce centre d’hébergement d’urgence. Une cinquantaine (sur 117) de modules est déjà réalisée et ira sur site fin juillet.

Lors de la visite de BH. Au premier plan à gauche, Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement et de l'hébergement d'urgence.
Lors de la visite de BH. Au premier plan à gauche, Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris en charge du logement et de l'hébergement d'urgence. - D.P. / 20 minutes

Malgré de nombreux obstacles, le projet va donc devenir une réalité dans les semaines à venir. Pour la plus grande joie de Ian Brossat, premier adjoint de la ville de Paris en charge du logement et de l’hébergement d’urgence. « Ce projet nous tient à cœur car le logement et l’hébergement d’urgence sont une priorité pour la ville de Paris. Il a fait beaucoup parler de lui donc je suis heureux de voir aujourd’hui que les choses avancent bien. »

Tout n’a pas été simple pour mettre en œuvre ce projet, la ville de Paris a dû faire face à « une opposition politique du député-maire du 16e arrondissement [Claude Goasguen] qui a mené une campagne calomnieuse contre la création de ce centre d’hébergement et une mobilisation d’un certain nombre de riverains », toujours selon Ian Brossat.

Non, ce ne sont pas des cabanes

En choisissant l’entreprise BH, spécialiste de la construction bois industrialisée, les instigateurs du projet sont persuadés qu’ils feront taire les opposants. Et leur visite du jour les a confortés dans leur sentiment. « On nous a accusés de vouloir construire des cabanes, mais on est très loin de ça, estime toujours Ian Brossat. On est au contraire dans quelque chose de très qualitatif. Par ailleurs, on voit qu’on fait ici de la production Made in France, nous contribuons ainsi à créer de l’emploi partout en France. »

La chaîne de production du projet Aurore dans l'entreprise BH.
La chaîne de production du projet Aurore dans l'entreprise BH. - D.P. / 20 minutes

Le centre, qui sera occupé par une moitié de personnes isolées et par une autre moitié de familles démunies, déménagera dans trois ans, selon un engagement pris avec le ministère de l’environnement.

Une solution innovante

Pour lutter contre la crise du logement et la situation d’urgence devant laquelle se trouvent certaines familles, cette solution de centre d’hébergement modulaire, au délai d’installation très court, est une aubaine. « C’est une première tentative à Paris, il est donc important qu’elle marche… », reconnaît Ian Brossat.

L’association Aurore se réjouit forcément de ce projet. « On manque d’habitat classique donc on a besoin de trouver des solutions innovantes, expliqueEric Pliez, directeur de l’association. L’entreprise BH n’était pas seulement les mieux-disants, mais elle a su respecter un timing qui était très serré au départ et proposer des qualités environnementales qui nous ont séduits. »

Un deuxième centre similaire pour les réfugiés à venir ?

Un deuxième centre similaire réservé aux réfugiés pourrait-il voir le jour toujours dans le 16e ? « Un groupe écologiste a émis ce vœu lors d’un conseil de la ville de Paris, répond Ian Brossat. On s’est engagés à étudier cette possibilité, mais le projet n’est pas plus avancé. »