Nantes-Paris en car pour 10 euros, la nouvelle ligne qui séduit les voyageurs

TRANSPORTS Anticipant la loi Macron sur la libéralisation du transport en autocar, la compagnie Starshipper vient d'ouvrir une ligne à petit prix à destination de la capitale...

F. Brenon et J. Urbach
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Le car part de la gare sud à 7h30
Le car part de la gare sud à 7h30 — J. Urbach/ 20 Minutes

Il fallait se lever tôt, mais elle est au rendez-vous. Ce vendredi, 7h20, gare sud, Camille savoure ce qu’elle décrit comme «une bonne affaire». Pour 10 euros seulement, cette Nantaise va rejoindre Paris en autocar en 5h30. C’est la promesse de Starshipper depuis le 30 avril dernier et pour encore quelques jours: alors que la loi Macron devrait libérer le transport de longue distance très bientôt, cette compagnie a eu «l’autorisation du ministère» de se développer avant que le marché n’explose.

Quatre allers-retours par semaine sont proposés au départ de Nantes, avec des arrêts à Angers et au Mans, destination Paris- porte Maillot. Jusqu’alors, Eurolines était la seule structure à assurer la liaison, en plus de 6 heures de route, avant de continuer vers Prague.

Une alternative au train, et même au covoiturage

Au vu du tarif, offre promotionnelle lancée jusqu’au 22 mai, Rishma non plus n’a pas hésité. Et même si elle devra payer ensuite 15, 18, ou jusqu’à 30 euros pour un billet, les comptes sont vite faits. «Au départ, le trajet en covoiturage me coûtait 20€», assure celle qui se rend à la capitale dès qu’elle le peut pour retrouver son ami. «Mais les tarifs ont augmenté, certains demandent une trentaine d’euros. Quant au train, je n’y pense pas. Un Paris-Nantes peut monter jusqu’à 100€!», calcule la trentenaire.

Comme elle, ce vendredi, une quarantaine de passagers ont choisi de tester cette nouvelle formule. Ce dimanche soir, retour du long week-end, les 48 places sont déjà parties, en un rien de temps. «Nous sommes très satisfaits de notre démarrage, sans avoir fait de publicité», se félicite Jean-Michel Blin, directeur de la société Autocars Jolivet, basée à Rennes, qui exploite Starshipper dans l’Ouest.

Confort à bord

Si le bouche-à-oreille fonctionne, la qualité du service à bord y est pour quelque chose. Au fond du car, avant même de démarrer, Aurélien et Alice se sont déjà connectés au Wifi proposé dans le véhicule. S’ils n’ont pas trouvé la prise de courant pourtant promise sur le site de Starshipper, ils ont cependant pu stocker dans la soute leurs quatre gros sacs, les derniers de leur déménagement.

«Nous proposons un confort au moins égal au TGV : siège inclinable, toilettes, ceintures de sécurité…, estime Jean-Michel Blin. Dans un second temps, des boissons, petite restauration, et des publications de presse seront proposées.» Car il faut quand même s’occuper pendant les cinq heures et demie de trajet (dont une pause d’une vingtaine de minutes au Mans) et les éventuels aléas de la circulation. Les plus pressés ou voyageurs d'affaires ne s’y risqueront pas et prendront le train.

Avec Starshipper, les retardataires ont par contre toutes leurs chances. Fabienne, la conductrice, en accueille d’ailleurs un dernier… à 7h40. «Même avec un peu de retard au départ, nous sommes toujours arrivés avant l’heure prévue!», assure-t-elle avant d’allumer son moteur.