Nantes: La Chambre régionale des comptes épingle le «monopole» de Royal de Luxe
CULTURE La Chambre régionale des comptes critique le fait que Royal de luxe ne souffre d'aucune concurrence dans le domaine des arts de la rue à Nantes. La mairie lui répond...
Dans un volumineux rapport consacré aux dépenses de la ville de Nantes en matière de spectacle vivant – rapport qui sera rendu public vendredi – la Chambre régionale des comptes épingle notamment les faveurs accordées par la municipalité à Royal de luxe.
La célèbre troupe de théâtre de rue, qui a reçu un total de 5,8 millions d'euros de subventions entre 2009 et 2013, n'aurait aucune concurrence dans son domaine, reprochent les magistrats de la chambre.
Donner leur chance à d'autres compagnies
«Cette troupe est dans une situation de monopole concernant la diffusion des arts de la rue alors même que son modèle économique est en total décalage par rapport aux normes de la discipline. En ne misant que sur Royal de Luxe, le choix de la ville porte sur l'organisation d'un événement massif et rare plus que sur l'organisation régulière de spectacles de moindre dimension », critique le rapport de la chambre, qu'ont pu se procurer Presse Océan et Ouest-France. Elle recommande d'ailleurs à la ville d'organiser une procédure d'appel à projets afin de donner leur chance à d'autres compagnies.
La mairie se défend fermement
Du côté de la mairie de Nantes, évidemment, on ne partage pas du tout cette analyse. «On ne peut pas faire d'appel d'offres ou d'appel à projets sur de la création culturelle, répond Pascal Bolo, adjoint au maire de Nantes. Royal de Luxe, c'est une compagnie unique qui propose des spectacles uniques. Comment voulez-vous qu'on la mette en concurrence?»
Johanna Rolland se fait même plus ferme envers la chambre. «Les recommandations en matière de gestion, bien sûr, on en tient compte. Mais l'appréciation des choix en matière culturelle, ça, c'est notre compétence. Royal de Luxe est un événement extrêmement populaire. Il contribue au sentiment de fierté des Nantais et à la renommée de la ville.» Les subventions accordées à Royal de Luxe ne représentent qu'1% du budget culturel annuel», insiste Benoist Pavageau, directeur des services de la ville et de Nantes métropole, selon qui la Chambre a globalement rendu un «rapport incomplet et contenant des lacunes».
Hasard du calendrier, le patron et fondateur de Royal de Luxe dédicaçait ce mercredi après-midi, à la librairie Coiffard, un livre consacré au périple et récits de la Grand-mère de Nantes, personnage principal du dernier spectacle de la compagnie.