Notre-Dame-des-Landes: Un anti-aéroport rennais dépose la marque «ZAD»
SOCIETE René Leblanc a obtenu la propriété des noms «Zad» et «Zadiste » afin, dit-il, de protéger l'usage de ces expressions symboliques de la lutte contre l'aéroport...
Un opposant au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes vient de déposer la marque «Zad» afin d'empêcher toute exploitation commerciale de cette expression.
René Leblanc, ancien délégué régional de l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi) à Rennes, a aussi déposé en avril dernier «PRO-ZAD Zone A Défendre», «Notre-Dame-des-Landes NDDL» et «Zadiste de Notre Dame des Landes».
Eviter que des entreprises s'en enparent
Les expressions Zad et Zadistes sont apparues dans la contestation à l'aéroport, certains opposants ayant fait le choix d'investir et de s'installer investissant sur la «Zone d'aménagement différé» réservée au projet, rebaptisée par eux «Zone à défendre».
Ces expressions, «symboliques pour ce qui concerne le respect de l'environnement vont bientôt avoir à mon sens une valeur non négligeable», estime René Leblanc. «Or des entreprises pourraient galvauder ces mots» et profiter de leur notoriété pour «faire de l'argent», en faisant en outre fabriquer des produits dans des pays à bas coût salarial, craint-il.
Plusieurs Zad désormais en France
«Zad devient universel», poursuit René Leblanc. Dorénavant, «tous les gens qui s'opposent à des projets inutiles sont des zadistes», Ces mots «pourraient être dévoyés». Loin de Notre-Dame-des-Landes, le site du barrage controversé de Sivens (Tarn) est par exemple lui aussi devenu «zone à défendre» pour ses opposants. A Rouen, la Zad était un campement installé par des écologistes dans le centre de la ville, à la mémoire de Rémi Fraisse.
Bientôt des produits dérivés «Zad»?
«Moi, je ne veux pas faire de l'argent» avec ces marques, poursuit René Leblanc, qui n'exclut pas leur utilisation pour des produits fabriqués en France, qui respecteraient l'environnement et qui auraient «un intérêt économique pour tout le monde».Dans ce cas-là, «je pourrais donner mon autorisation», admet-il.