Municipales 2020 à Rennes : « Le match n’est pas joué », promet la candidate LREM Carole Gandon

POLITIQUE La candidate du parti présidentiel espère toujours renverser l’union de la gauche de Nathalie Appéré

Propos recueillis par Camille Allain
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Carole Gandon, candidate de La République en marche à l'élection municipale à Rennes. Ici le 8 juin 2020.
Carole Gandon, candidate de La République en marche à l'élection municipale à Rennes. Ici le 8 juin 2020. — C. Allain / 20 Minutes
  • La candidate de La République en marche Carole Gandon sera la principale opposante à la liste d'union de la gauche emmenée par Nathalie Appéré.
  • Déçue de son score au premier tour (14%), la candidate souhaite «s'inscrire dans la durée» et assure que «le match n'est pas joué».
  • Sa liste souhaite s'appuyer sur le volet emploi et économie pour séduire les électeurs.

Elle va faire face à une montagne. Créditée de 14 % des suffrages au soir du premier tour de l’élection municipale à Rennes, Carole Gandon s’avance comme la principale rivale de la maire sortante Nathalie Appéré, dont la liste a fusionné avec celle des écologistes emmenée par Matthieu Theurier. La candidate de La République en marche peut-elle battre une gauche unie qui tient les rênes de Rennes depuis 1977 ? « Le match n’est pas joué », lance-t-elle dans un sourire. Après deux mois de pause dans la campagne électorale, la candidate n’a pas perdu son optimisme. « 20 Minutes » l’a interrogée sur ses ambitions.

Le 28 juin, vous serez opposée à Nathalie Appéré et Charles Compagnon dans une triangulaire qui semble très favorable à la maire sortante. Comment l’abordez-vous ?

Le match n’est pas joué. Beaucoup le pensent, mais pas nous. Je regrette que la fusion avec la liste de Charles Compagnon n’ait pas pu se faire. Je l’ai souhaitée et j’ai beaucoup œuvré pour qu’elle se fasse. Mais nous restons mobilisés. On ne s’interdit pas d’aller sur les marchés, d’aller à la rencontre des habitants. Notre objectif, c’est d’avoir une forte participation, une forte mobilisation vers les urnes, de poursuivre la dynamique.

Quel regard portez-vous sur votre score du premier tour ?

Notre score du 15 mars était décevant. Il ne reflète pas les deux années de travail et notre dynamisme. Mais il faut se souvenir qu’il y a un an, j’étais inconnue des Rennais et Rennaises. Nous partions de rien. C’est déjà une première belle étape. Nous voyons que les résultats du PS s’érodent d’élection en élection. Il y a une envie de renouvellement qui frémit à Rennes. Nous voulons incarner la parole des habitants qui ont voté pour nous. Nous sommes l’avenir de Rennes.

En cas de défaite au soir du 28 juin, comptez-vous siéger au conseil municipal ?

Je vous donne rendez-vous le 28 juin, nous échangerons sur la base des résultats. Mais j’ai bien l’intention de continuer à porter la voix de nos électeurs avec mon équipe. Nous nous inscrivons dans la durée. Une élection, c’est aussi un débat d’idées et nous voyons que les nôtres diffusent.

Vous chargez durement les écologistes alliés de Nathalie Appéré ces derniers temps. Vous aviez pourtant assuré ne pas vouloir être dans le « dégagisme ». La fusion de la gauche a changé votre regard ?

Il n’y a ni dégagisme, ni dénigrement gratuit. Je sais saluer ce qui fonctionne comme je l’ai fait avec l’office de foncier solidaire. Mais mon rôle est aussi de pointer ce qui dysfonctionne, notamment sur les sujets de sécurité ou sur les aménagements provisoires dans le centre-ville qui ont été menés sans aucune concertation. Mes critiques sont sur le fond, elles font vivre le débat.

Le premier pilier de votre campagne est basé sur l’emploi et l’économie. Quelles sont vos pistes pour affronter la crise à venir ?

Nous étions les seuls à parler d’emploi pendant la campagne. Les chiffres du chômage à Rennes ne sont pas exactement ceux que l’on croit. Le chômage est très élevé dans les quartiers. Il faut s’attendre à ce qu’il augmente encore. Nous devons travailler à une stratégie de relance. Il est urgent de lancer de grands chantiers comme l’allongement des lignes de métro, d’accélérer la rénovation des écoles et des bâtiments publics. Je déplore que l’instruction des permis de construire ait été interrompue pendant le confinement.

Nous souhaitons également que le site de l’Hôpital Sud puisse accueillir des emplois, peut-être une pépinière d’entreprises du médico-social et des structures d’économie sociale et solidaire. Nous voulons aussi soutenir la création d’une école de la deuxième chance pour ceux qui n’ont ni diplôme ni emploi.

Nous souhaitons également avoir une stratégie de développement économique à l’échelle de la métropole. Il nous faut créer des emplois en dehors de la ville centre. L’agroalimentaire ou l’automobile doivent être mieux accompagnés. Il faut aller chercher des entreprises et les inciter à s’installer dans la métropole en proposant une stratégie foncière attirante ou des dispositifs d’accompagnement comme le suivi de conjoint.

Vous insistez aussi sur l’accompagnement du commerce de centre-ville…

C’est l’un de nos piliers. Nous avons élaboré un plan appelé « SOS commerce » qui vise à aider les commerçants du centre-ville. Les derniers aménagements réalisés ont été pris sans aucune concertation. La temporalité est catastrophique. Nous proposons d’instaurer la gratuité des transports en commun tous les samedis jusqu’à la fin de l’année. Nous souhaitons également maintenir le parking Vilaine​ et agrandir le parking Kléber. Il faut repenser les flux de circulation dans le centre-ville. Il est aussi important de renouer le contact avec les commerçants et leurs représentants et développer une plate-forme d’e-commerce. Il n’existe même pas d’annuaire des commerces à Rennes.