Municipales 2020 en Bretagne : Brest, Quimper, Lorient... Quels sont les enjeux du second tour dans la région ?

ELECTIONS Le scrutin s'annonce très indécis à Quimper et à Lorient alors que la gauche a de grandes chances de conserver Rennes et Brest

Jérôme Gicquel
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Illustration d'un bureau de vote à Rennes.
Illustration d'un bureau de vote à Rennes. — Mathieu Pattier/SIPA
  • En Bretagne, beaucoup de grandes villes n’ont pas encore désigné leur maire à l’exception de Vannes.
  • A Brest, le socialiste François Cuillandre a de grandes chances de rempiler après son alliance avec les Verts.
  • A Lorient et Quimper par contre, le scrutin s’annonce très serré.

Si les jeux sont déjà faits à Vannes, Carhaix, Vitré ou bien encore à Paimpol, la plupart des grandes villes bretonnes n’ont pas encore désigné leur maire. C’est notamment le cas à Rennes où le suspense s’annonce toutefois assez limité depuis l’annonce de la fusion des listes de Nathalie Appéré et de Matthieu Theurier. A Brest également, le maire socialiste sortant François Cuillandre fait figure de grand favori, tout comme le député LR Gilles Lurton à Saint-Malo. Mais le scrutin s’annonce plus indécis ailleurs dans la région comme à Lorient ou à Quimper. A moins d’un mois du second tour, 20 Minutes fait le point sur les enjeux des municipales en Bretagne.

Après sa fusion avec les Verts, Cuillandre se pose en grand favori à Brest

Comme à Rennes ou à Nantes, la gauche a scellé son alliance à Brest pour le second tour des élections municipales. Parvenu après de longues tractations à un accord avec le candidat écologiste Ronan Pichon, arrivé en troisième position au premier tour avec 15,74 % des suffrages, le socialiste François Cuillandre a de bonnes chances de rempiler pour un quatrième mandat. Malgré ses ennuis judiciaires, le maire sortant avait viré en tête le 15 mars dans la cité du Ponant en récoltant 26,54 % des voix.


En face, sa principale opposante Bernadette Malgorn n’a pas attendu l’annonce de la date du second tour pour reprendre sa campagne. Mais la candidate de la droite et du centre part de loin. Avec 18,87 % des suffrages au premier tour, sa liste a recueilli moitié moins de voix que celles cumulées par les listes PS et EELV (près de 13.000 voix). Elle ne pourra pas surtout compter sur les voix des marcheurs, Marc Coatanéa ayant décidé de maintenir sa candidature malgré son score décevant du premier tour (12,6 %).

Une quadrangulaire à Lorient, le fief de Jean-Yves Le Drian

Le second tour des municipales s’annonce des plus indécis à Lorient. Dans ce bastion des socialistes depuis plus de cinquante ans, la succession de Norbert Métairie se jouera à quatre. Au premier tour, le candidat écologiste Damien Girard, soutenu par les Verts, le Parti socialiste, le PCF et l’UDB, avait créé une petite surprise en virant en tête avec 22,99 % des voix.

Son avance est toutefois maigre sur ses poursuivants, tous qualifiés dans un mouchoir de poche. Il devance ainsi de seulement deux petits points le candidat de la droite et du centre Fabrice Loher, arrivé en deuxième position avec 20,82 % des suffrages. Malgré quelques échanges avec Damien Girard, le candidat de la majorité sortante Bruno Blanchard sera bien présent également au second tour. Sa liste, sur laquelle le maire sortant Norbert Métairie figurait en dernière position, était arrivée en troisième positon avec 18,45 %.

Dans cette quadrangulaire, le candidat LREM Laurent Tonnerre fermait la marche au soir du premier tour. Malgré le soutien de Jean-Yves Le Drian, qui a été maire de Lorient pendant dix-sept ans, le marcheur n’avait récolté que 17,80 % des suffrages. Mais seulement 654 voix le séparaient de Damien Girard, arrivé en tête. Autant dire pas grand-chose au vu du taux d’abstention record de 66,15 % enregistré au premier tour.

A Quimper, le PS veut profiter des divergences des macronistes

Ils soutiennent tous les deux la politique d’Emmanuel Macron. Mais au niveau local, Ludovic Jolivet (Agir) et Annaïg Le Meur (LREM) n’ont pas réussi à s’entendre. Ce qui ne fait pas les affaires du maire sortant de Quimper, arrivé second au premier tour avec 30,23 % des voix, qui comptait sur un accord avec la députée marcheuse (3e avec 13,75 % des voix) pour conserver son fauteuil.


Dans cette triangulaire qui s’annonce, la socialiste Isabelle Assih, arrivée en tête le 15 mars (32,06 % des votes), pourrait donc profiter des divergences entre ces deux adversaires pour rafler la mise. D’autant qu’elle dispose de réserves de voix à sa gauche.

Un duel à droite à Saint-Malo avec un grand favori

Il n’est pas passé loin d’être élu dès le premier tour. A Saint-Malo, la partie s’annonce plutôt facile pour Gilles Lurton, arrivé très largement en tête (47,42 %). Sauf cataclysme, le député LR devrait donc prendre la succession de Claude Renoult dans la cité corsaire.

Il aura face à lui la candidate centriste Anne Le Gagne, qui a été un temps numéro 2 de sa liste avant qu’elle ne se décide à partir seule. Mais la conseillère départementale part de très loin puisqu’elle n’a totalisé que 13,28 % des voix au premier tour. Elle n’a surtout pas réussi à sceller d’alliances avec les autres listes et apparaît donc bien esseulée avant le second tour.