Municipales 2020 à Paris : Villani a posé un « rapport de force », selon Buzyn, qui n’a pas beaucoup apprécié
ELECTIONS L’ex-ministre de la Santé n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde que le mathématicien
Le rapprochement n’est pas pour tout de suite. Agnès Buzyn, qui a pris la relève de Benjamin Griveaux comme tête de liste LREM aux municipales à Paris, accuse Cédric Villani qu’elle a eu au téléphone lundi de poser un « rapport de force », dans une interview au Parisien. « Moi, je lui ai tendu la main. Mais il a posé des conditions strictes : ce n’est pas comme cela que je travaille. Je ne suis pas dans le rapport de force. Et là, il a posé un rapport de force… », a observé l’ex-ministre de la Santé, qui ne prévoit pas de le recontacter dans les jours prochains. Sans doute pour ne pas jeter de l’huile sur le feu, elle a précisé qu’il n’y avait pas de « tension » entre eux : « Nous nous apprécions, nous nous respectons ».
Mardi matin, Cédric Villani s’était réjoui sur France 2 d’avoir eu un « échange cordial » et « sur le fond » avec la nouvelle candidate LREM pour qui il a « du respect » et « de l’estime ». Le mathématicien a été exclu de LREM pour avoir maintenu sa candidature contre Benjamin Griveaux, finalement contraint de se retirer de la course après la diffusion de vidéos intimes. Lundi, dans un communiqué, l’équipe Villani avait posé ses conditions à un rapprochement avec Agnès Buzyn : que dans le programme il y ait des « concessions majeures sur l’écologie, la démocratie, la métropole : un plan d’investissements de cinq milliards pour le climat, l’agrandissement de Paris », et « le tirage au sort » de certains élus parmi la population.
« J’ai apprécié Chirac. J’ai voté pour Delanoë »
Dans le reste de l’interview, Agnès Buzyn se garde bien de dévoiler la moindre mesure de son futur programme. « Je présenterai mon programme finalisé en fin de semaine », assure-t-elle. La candidate indique néanmoins vouloir « apaiser » et « rassembler », considérant que l’ancien maire socialiste de la capitale Bertrand Delanoë est à cet égard son « modèle ». « J’ai apprécié Chirac. J’ai voté pour Delanoë, qui est mon modèle d’apaisement, de sensibilité. Chacun dans leur style, ils ont bien traité Paris », affirme-t-elle.
Affirmant être « et de droite, et de gauche », elle affirme que sa « marque de fabrique c’est d’apaiser, de rassembler et de faire adhérer ». « Mes deux concurrentes, Anne Hidalgo et Rachida Dati, chacune avec son style, sont beaucoup plus dans l’affrontement que moi. Plus clivantes », soutient Agnès Buzyn.