Municipales 2020 à Nice : La capitale azuréenne à la traîne pour le vélo, les candidats veulent mettre un bon coup de pédale

POLITIQUE 4/7 « 20 Minutes » aborde chaque semaine un thème de la campagne des municipales à Nice. Aujourd'hui, la mobilité et plus particulièrement le vélo

Fabien Binacchi
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Des pistes cyclables ont récemment été aménagées sur la « trame verte »
Des pistes cyclables ont récemment été aménagées sur la « trame verte » — F. Binacchi / ANP / 20 Minutes
  • Les municipales se tiennent les 15 et 22 mars 2020. Chaque lundi, 20 Minutes abordera un thème de la campagne. Aujourd’hui, la mobilité et plus particulièrement le vélo.
  • Nice est à la traîne en termes d’infrastructures notamment selon le palmarès des villes cyclables.
  • Les candidats aux élections municipales livrent leurs propositions pour faire mieux.

Il y a encore fort à faire. Selon le palmarès 2019 des villes cyclables, dévoilé il y a quelques jours, Nice occupe la queue du peloton parmi les communes de plus de 200.000 habitantes, juste avant Marseille, en dernière position.

L’enquête de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) note un léger mieux mais juge le « climat vélo » comme étant « défavorable » dans la ville qui accueillera le départ du Tour de France 2020.

Arriver à 150 km de pistes pour Estrosi et jusqu’à 340 km pour ViVA !

« Le nombre de kilomètres de pistes cyclables doublé et les pistes en site propre augmentées de 60 % depuis 2008 », selon le maire sortant Christian Estrosi, ne suffisent pas pour les amateurs de ces deux-roues.

Le candidat promet donc d’atteindre les 150 km de voies réservées aux vélos, « soit 75 km supplémentaires ». Il entend aussi « démultiplier l’offre de stationnement », installer des « bornes de recharge électrique tous les 10 km » et créer « une maison du vélo ».

C’est loin du compte selon la liste ViVA ! qui propose « la construction d’un vrai réseau cyclable de 340 km » et « une réduction globale de la circulation et de la vitesse automobiles ».

Voies réservées pour les uns, pas de chasse aux automibilistes pour les autres

Jean-Marc Governatori (Nice écologique) réclame lui aussi « un plan vélo ambitieux ». « Promiscuité et vitesse étant accidentogènes », il veut créer « une voie de circulation exclusivement réservée aux cyclistes créée sur des axes majeurs » entre Gambetta et Nice nord, Carabacel, le Paillon et Bon Voyage et sur Masséna et le Port.

Pas de quoi s’accorder avec Philippe Vardon. Le candidat du Rassemblement national (RN) est clair : « S’il faut rendre la ville plus accueillante pour les vélos, il ne faut pas que cela se fasse dans une logique de chasse aux automobilistes. « Nombreux sont ceux qui ont légitimement besoin d’utiliser leurs voitures et l’on ne doit pas construire la ville contre eux », avance-t-il.

Christian Razeau (Parti animaliste, MAHN) veut de son côté encourager l’usage du vélo pour les employés en instaurant « une prime pour relier leur domicile à leur travail ». Il entend « faire des pistes cyclables » mais précise que, pour y arriver, « il faut dégager des voitures en stationnement ».

S’attaquer au vol des deux roues « qui est un sport municipal à Nice »

Et si « Nice est un des bonnets d’âne en matière de pratique du vélo », la faute revient jusque-là « à un aménagement cyclable d’opportunité, sans cohérence », juge Patrick Allemand. Le candidat socialiste entend, entre autres, créer « des pistes cyclables protégées en double sens », mettre en place « un véritable réseau Nord-Sud » et étendre le service Vélos bleus (lancé en 2009) « à l’est de la métropole ».

Benoît Kandel (CNIP, DLF) veut surtout s’attaquer au vol des deux roues « qui est un sport municipal à Nice », selon lui. « Pour contrer ce triste état de fait, je propose la création de parkings sécurisés qu’il faudra installer en centre-ville et à proximité des gares SNCF et du tramway », dit-il.