Municipales 2020 à Nantes : Faut-il chasser les voitures hors de la ville ?

PROGRAMMES (5/10) Les candidats à la mairie de Nantes n'ont pas tous la même vision pour l'automobile en ville

Frédéric Brenon
Une cycliste et une file de voitures sur le pont Anne-de-Bretagne à Nantes.
Une cycliste et une file de voitures sur le pont Anne-de-Bretagne à Nantes. — F.Brenon/20Minutes
  • Les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars 2020.
  • A Nantes, huit listes sont officiellement candidates.
  • La plupart des candidats veulent réduire les flux de circulation.

EDIT >> A l'occasion du premier tour des élections municipales, nous vous proposons de redécouvrir cet article du 18 février consacré aux propositions des candidats concernant le trafic automobile

Faut-il chasser les voitures hors de la ville ? La question agite la campagne de l’élection municipale nantaise depuis plusieurs semaines. Si tout le monde s’accorde à dire que les voitures polluent et encombrent les routes, relativement peu de Nantais sont prêts à se passer de leur confort. Pas moins de 55% des déplacements quotidiens dans la métropole sont ainsi effectués en automobile. Qu’en pensent les candidats ? Quelles mesures envisagent-ils ? Le point.

Comment agir sur la circulation ?

« L’urgence climatique nous impose d’inverser la hiérarchie de nos modes de déplacements », répète Julie Laernoes (EELV). Si la candidate écologiste est élue, elle donnera « priorité à la marche, au vélo, puis aux transports en commun ». La place consacrée à la voirie automobile sera ainsi réduite, les vitesses de circulation abaissées à 30 km/h en zone urbaine. Valérie Oppelt (LREM), Margot Medkour (Nantes en Commun) et Johanna Rolland (PS) veulent, elles aussi, « étendre les zones cyclables et piétonnes ». L’édile socialiste promet également des « axes réservés au covoiturage ». « Limiter les flux de voitures », c’est aussi le message de Laurence Garnier (LR), tout en suggérant de mieux rémunérer les conducteurs de Covoit’tan, d’installer des « feux intelligents » plus fluides et de maintenir la circulation sur les voies sur berges. « Je ne bannirai pas la voiture. La réalité c’est que les familles, en particulier les familles nombreuses, en ont besoin », clame, de son côté, Eleonore Revel (RN). Hugo Sonnier (UPR) alerte, lui, sur la nécessité de corriger les « zones accidentogènes ».

Stationnement, stop ou encore ?

« Nous n’autoriserons plus aucun parking en centre-ville », prévient Julie Laernoes, laquelle préfère « mutualiser les parkings d’entreprise » et ne voit donc pas d’un bon œil la construction annoncée d’un parking souterrain place de la Petite-Hollande en compensation des places supprimées en plein air. Margot Medkour, qui juge le stationnement « souvent très cher », est du même avis. Laurence Garnier considère, à l’inverse, qu’il faut maintenir un nombre de places suffisant pour accéder aux commerces. Hugo Sonnier (UPR) propose de développer des places en « zone bleue » (avec disque). Valérie Oppelt annonce cinq nouveaux parkings-relais de 800 places pour « inciter les automobilistes à déposer leur voiture avant d’entrer dans Nantes ». Laurence Garnier en propose quatre. Johanna Rolland émet l’idée de renforcer le contrôle des automobilistes garés sur des passages piétons ou pistes cyclables.

Quel franchissement de Loire ?

Laurence Garnier est contre l'élargissement du pont Anne-de-Bretagne mais est favorable à un pont à l’ouest de l’île de Nantes et, pourquoi pas, à un second franchissement hors du périphérique. Julie Laernoes est d’ores et déjà « contre un nouveau franchissement routier sur la Loire ». Valérie Oppelt envisage positivement un pont transbordeur à proximité du Hangar à bananes mais « sans voiture ». Elle attend également, comme Johanna Rolland, que soit achevée l’étude sur les possibilités de franchissement menée conjointement avec le conseil régional.

Que fait-on pour les véhicules propres ?

Johanna Rolland et Valérie Oppelt veulent développer des bornes de recharge pour véhicules électriques publiques, aujourd’hui limitées à quelques parkings. La candidate LREM veut aussi faciliter « l’installation de recharges dans les copropriétés ». Julie Laernoes va développer une « flotte de véhicules propres en autopartage ».

Et le périphérique alors ?

L’anneau périphérique appartient en majorité à l’Etat, ce qui explique que les candidates se positionnent peu à ce sujet. Mais Margot Medkour se distingue en proposant d’en réserver une voie aux bus et au covoiturage. Eleonore Revel souhaiterait, elle, une seconde rocade « de type Francilienne » pour désengorger le périphérique et mieux relier la Bretagne et la Vendée ».