Municipales 2020 à Grenoble : La ville est-elle déjà promise à Eric Piolle ?

ELECTIONS A quelques semaines des élections, le maire sortant EELV reste favori dans les sondages

Caroline Girardon
Eric Piolle a été le premier maire écologiste à remporter une ville de plus de 150.000 habitants, Grenoble.
Eric Piolle a été le premier maire écologiste à remporter une ville de plus de 150.000 habitants, Grenoble. — ISA HARSIN/SIPA
  • Grenoble, première ville de plus de 150.000 habitants dirigée par les écologistes, peut-elle rester dans l’escarcelle d’EELV ?
  • Eric Piolle, le maire sortant, reste favori même s’il doit faire face au retour d’Alain Carignon, ancien maire de la ville.

A moins de deux mois des élections municipales, Grenoble, plus grande ville de France dirigée par les écologistes, est-elle déjà promise à Eric Piolle le maire sortant ? Le seul sondage concernant le chef-lieu isérois datant du mois d’octobre, laissait entrevoir une large avance du candidat EELV au premier tour. Crédité de 32 % des intentions de vote, l’élu, qui a reçu le soutien des instances nationales de la France Insoumise, affichait 12 points de plus qu’Alain Carignon (DVD, 20 %) et 14 points de plus qu’Emilie Chalas (LREM, 18 %). Soit bien plus que les 29,4 % récoltés au premier tour de mars 2014.

Depuis, les scores des différents candidats verts, engagés dans les principales villes de France, se sont envolés. De quoi conforter le maire sortant qui pourrait surfer sur la tendance sans même avoir à défendre son bilan en matière de sécurité et d’économie, jugé en demi-teinte. Son talon d’Achille, avanceront certains observateurs s’appuyant pour cela sur le récent palmarès de l'Ifrap au sujet des villes les mieux gérées de France. Un classement dans lequel Grenoble, avec une fiscalité élevée et UNE dette annuelle de 3.712 euros par habitant, figure en bas de classement (18e position sur 20).

Carignon assume son passé

« Grenoble est au bord de la faillite. Elle est devenue la première ville de France de plus de 100.000 habitants en matière d’endettement », soulignait Alain Carignon lors du conseil municipal du 16 décembre. A 70 ans, l’ancien maire de la ville a minutieusement préparé son retour en politique après une longue traversée du désert. Candidat divers-droite, il a su déjouer au fil des semaines les pronostics, se positionnant désormais comme le principal adversaire d’Eric Piolle, qu’il ne manque pas d’égratigner.

Vingt-cinq ans après avoir été contraint de démissionner de la mairie, celui qui « livre son dernier combat » n’a rien à perdre. Il ne craint pas les sondages, ni son passé. Condamné à cinq ans d’emprisonnement et cinq ans d’inéligibilité pour « corruption et usage de faux » en 1996, il répète désormais à l’envie qu'il a «payé ses fautes». Il assume ses 29 mois passés derrière les barreaux sans penser que les électeurs puissent être échaudés. Les Républicains ne semblent guère l’être. En déplacement à Grenoble à la fin du mois de janvier, Christian Jacob, président national du mouvement, a appelé sans ambiguité à voter Carignon, qui n’a pourtant pas demandé l’investiture.

Le PS et LREM pour une alternative

Pour proposer une « vraie alternative » au duel annoncé entre Eric Piolle et Alain Carignon, Olivier Noblecourt s’est lancé en décembre dans la course à la mairie sous l’étiquette PS-MRC-PRG. Ancien adjoint du maire socialiste Michel Destot, il a quitté ses fonctions de délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté pour se consacrer pleinement à la campagne et convaincre les « déçus » d’Eric Piolle. Emilie Chalas (LREM-Modem) a tenté de lui tendre la main pour le rallier à sa cause, estimant qu’ils avaient « vocation à (se) réunir ». En vain. Les deux candidats feront route séparément, du moins pour le premier tour.

Enfin Mireille d’Ornano (adhérente aux Patriotes - liste « sans étiquette ») s’est également déclarée candidate tout comme Damien Berthélémy (Rassemblement National).