Municipales 2020 à Rennes: Pierre Breteau pourrait être candidat «à condition d’être le mieux placé»

POLITIQUE Le maire MoDem de Saint-Grégoire appelle à un rassemblement de la droite et du centre et tend la main à Carole Gandon (LREM)

Manuel Pavard
Le maire MoDem de Saint-Grégoire, Pierre Breteau, se lance dans la bataille des municipales à Rennes.
Le maire MoDem de Saint-Grégoire, Pierre Breteau, se lance dans la bataille des municipales à Rennes. — M. Pavard / 20 Minutes
  • Le maire MoDem de Saint-Grégoire Pierre Breteau a appelé ce vendredi à un large rassemblement de la droite et du centre pour la mairie de Rennes et la métropole.
  • Il ne souhaite pas officialiser sa candidature tant que les tractations entre le MoDem et LREM ne sont pas terminées.
  • Il affirme tendre la main à Carole Gandon, qui avait annoncé sa candidature à l’investiture LREM fin avril.

Candidat ? Pas candidat ? L’annonce d’une conférence de presse tenue par Pierre Breteau, ce vendredi midi, pouvait laisser présager une réponse à la question. Finalement, le maire de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine), récemment rallié au MoDem, laisse planer le doute tout en affichant ses ambitions.

Investi par le parti de François Bayrou pour mener la bataille des municipales à Rennes, il se pose clairement en chef de file de la droite et du centre mais sans être officiellement candidat… Du moins pour l’instant.

« Si je m’autoproclame tête de liste aujourd’hui, je fais fi des procédures d’investiture en cours »

Pierre Breteau s’est ainsi livré à un petit numéro d’équilibriste. Oui, il « appelle à un très large rassemblement de différentes sensibilités politiques : LREM, MoDem, UDI, Agir, Les Républicains, ainsi que des représentants de la société civile ». Mais le vice-président de Rennes Métropole clame son respect des procédures. « Je conduirai ce rassemblement à condition d’être le mieux placé, précise-t-il. Si je m’autoproclame tête de liste aujourd’hui, je fais fi des procédures d’investiture en cours entre La République en marche et le MoDem. »

Il y a en effet un hic. Si Pierre Breteau est adoubé par le MoDem, LREM n’a en revanche pas encore désigné officiellement son candidat à Rennes. Depuis quelques semaines, les états-majors nationaux des deux partis mènent d’âpres négociations pour investir les têtes de liste dans certaines villes, dont la capitale de Bretagne. Et fin avril, Carole Gandon a officialisé sa candidature à l’investiture LREM pour les municipales.

Négociations difficiles avec LREM

L’annonce du maire de Saint-Grégoire est donc une belle pierre jetée dans le jardin de la référente départementale LREM. Comment réagira Carole Gandon [que nous n’avons pas pu joindre ce vendredi] ? Difficile de prédire la suite. Ira-t-elle au clash, au risque d’être accusée de la division ? S’effacera-t-elle derrière le candidat MoDem ?

Reste l’option d’un ticket Breteau-Gandon ou d’un accord : à elle la mairie, à lui la métropole. Pierre Breteau ne fait en effet pas mystère de son intention de briguer à la fois la mairie de Rennes et la tête de Rennes Métropole, même s’il dit comprendre les réticences de ceux qui ne souhaitent pas voir le maire de la ville-centre être président de la métropole.

Il « tend la main » à Carole Gandon et se défend de mettre la pression

En dévoilant ainsi ses ambitions, il semble en tout cas forcer la main à Carole Gandon et à LREM. Pourtant, lui s’en défend : « Je ne cherche pas à mettre la pression. » « Jamais je ne serai l’artisan de la division, assure Pierre Breteau. Je tends la main honnêtement sans présumer de la réponse. » Une « main tendue » – il répétera le mot plusieurs fois – destinée évidemment à Carole Gandon mais aussi à tous les membres de sa famille politique.

Pierre Breteau attend maintenant les résultats des discussions locales et nationales, en espérant que « la situation soit clarifiée avant l’été ». S’il est investi, il fera tout pour mener à l’alternance car il « ne veut pas que cette ville soit confiée à un attelage EELV-LFI-PS ».

Une mission cependant loin d’être gagnée, à en croire le politologue Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS : « Tout va se jouer au premier tour. Si Nathalie Appéré et les Verts n’arrivent pas à faire l’union des gauches, ça pourrait être difficile pour elle. Mais si elle y parvient, le pari sera compliqué pour LREM et l’opposition. »