Municipales 2020 à Rennes: Sécurité, urbanisme, transports... Quels les sujets qui vont agiter la campagne?

POLITIQUE A un an des municipales, «20 Minutes» liste les enjeux de l'élection. A Rennes, on va parler de sécurité, d’aménagement du centre-ville et de transports

Jérôme Gicquel
La question de l'aménagement du centre-ville, et notamment de la place de la République, sera au cœur des débats.
La question de l'aménagement du centre-ville, et notamment de la place de la République, sera au cœur des débats. — C. Allain / 20 Minutes
  • La question d’armer ou non la police municipale devrait de nouveau se poser pendant la campagne à Rennes.
  • Il sera aussi beaucoup question de l’aménagement du centre-ville et du futur Palais du commerce, dont le projet est critiqué de tous bords.
  • Le ou la futur(e) maire devra aussi choisir le nouveau mode de transport électrique qui circulera sur l’axe Est-Ouest.

C’est dans un an que les Rennais seront appelés aux urnes pour désigner leur futur maire. Si aucun candidat ne s’est encore officiellement déclaré, la campagne pour les municipales commence à se préparer. Et les enjeux sont nombreux dans la capitale bretonne, comme la question de la sécurité ou de l’aménagement du centre-ville. « 20 Minutes » fait le point sur les grands dossiers qui devraient agiter le scrutin.

Un sentiment d’insécurité qui monte

Rennes est loin d’être la ville la plus dangereuse de France. Elle est même plutôt réputée pour sa tranquillité et sa qualité de vie. Mais force est de constater que le sentiment d’insécurité s’est accru ces dernières années dans la capitale bretonne, notamment dans le centre-ville. En cause, une succession d’agressions et de vols avec violences, souvent l’œuvre de mineurs isolés étrangers, qui ont terni son image.


Pour éviter que la situation empire, la majorité socialiste a décidé de durcir le ton ces derniers mois, faisant de la sécurité, un thème plutôt marqué à droite, l’un des axes forts de sa communication. Une brigade canine a ainsi vu le jour et les effectifs de la police municipale ont augmenté. La maire de Rennes a également bataillé plusieurs mois auprès de l’État pour réclamer des renforts policiers. Une demande en partie entendue avec l’annonce en février de l’arrivée prochaine de la PSQ dans le quartier de Maurepas.

Mais cela ne va pas régler tous les problèmes de délinquance. Pendant la campagne, le débat sur l’armement de la police municipale, que l’équipe en place a toujours refusé, devrait donc ressurgir tout comme celui du renforcement de la vidéosurveillance. « Les villes qui ont sauté le pas ont eu des résultats », assure Bertrand Plouvier, le chef de file de la droite rennaise.

Quel avenir pour le centre-ville ?

En pleine métamorphose avec le Couvent des Jacobins et la nouvelle gare et la mise en service à venir de la ligne b du métro, le centre-ville de Rennes fait l’objet de toutes les attentions. La maire Nathalie Appéré ne s’y est pas trompée en lançant au mois de septembre une grande concertation pour imaginer le cœur de la ville en 2030. Car pour beaucoup d’habitants, son potentiel n’est pas encore totalement exploité. Il est ainsi jugé « trop minéral », manquant d’espaces verts. Les petites places qui font son charme sont quant à elles assimilées à « des parkings », sans véritable usage ni identité.


Pas encore candidate à sa réélection, la maire a saisi la balle au bond en annonçant début mars un démarrage des travaux fin 2020 sur ces places. « La maire a déjà commencé sa campagne municipale », ironise la droite, qui dénonce depuis longtemps la suppression des places de stationnement dans le centre-ville. Sur ce point, la question de l’avenir du parking Vilaine, dont la maire est favorable à la suppression, devrait également animer la campagne.

Un Palais du commerce qui fait jaser

En annonçant début février le lauréat pour l’aménagement du Palais du commerce, la maire Nathalie Appéré ne s’attendait sûrement pas à une telle fronde autour du projet. A l’horizon 2025, le bâtiment emblématique, propriété de La Poste, deviendra un centre commercial avec une quinzaine d’enseignes, un bar panoramique, un restaurant implanté sous la coupole ainsi que l’école hôtelière Cuisine mode d’emploi(s) du chef Thierry Marx.


Mais les voix de tous bords s’élèvent pour dénoncer l’absence de concertation. « A l’heure où le budget participatif permet à la ville entière de s’exprimer sur de nombreux micro-aménagements, ce genre de méthode, excluant toute forme de concertation, n’est pas acceptable pour un tel projet », dénonce l’opposition de droite, qui vient de lancer un questionnaire en ligne sur le sujet. Interpellée, la maire se défend en indiquant qu’il est « difficile de faire une votation citoyenne sur un bâtiment privé ».

A gauche, les critiques sont aussi virulentes. Membres de la majorité municipale, les écologistes dénoncent « un projet mercantile, banal et sans âme », regrettant aussi le manque de verdure et la privatisation de l’espace public. Même son de cloche chez les Insoumis qui prévoient d’en faire un sujet phare de la campagne des municipales. « Les Rennais auront le choix entre un centre-ville uniquement dédié à l’hyperconsommation ou un centre-ville équilibré et solidaire », indiquent-ils.

Un réseau de transports à compléter

Alors que la ligne b du métro ne sera sur les rails que dans un an et demi, les élus planchent déjà sur le renforcement des transports dans et autour de la capitale bretonne. Et les idées ne manquent pas. Président de Rennes Métropole, Emmanuel Couet indiquait en septembre qu’il allait proposer «une étude d’opportunité sur le prolongement de la ligne b » vers Cesson à l’est et le campus de Ker Lann au sud.

En plein essor, l’aéroport de Rennes pourrait-il un jour être desservi ? Une piste qui est défendue par l’opposition de la droite et du centre alors qu’Emmanuel Couet la juge « irréaliste aujourd’hui ». Chez les écologistes, on défend depuis plusieurs années le projet d’un RER métropolitain qui pourrait desservir les communes de la métropole et plusieurs quartiers de Rennes.

La question se posera également sur l’axe Est-Ouest avec un projet de transport en commun électrique. S’agira-t-il d’un bus, d’un tramway ou d’une navette autonome ? Rien n’est encore acté et la campagne des municipales devrait permettre d’y voir un peu plus clair.