Montpellier : Les contrôleurs du tramway et des bus équipés de caméras piétons
TRANSPORTS Les usagers devront être prévenus, si l'enregistrement vidéo est enclenché
- A Montpellier, les contrôleurs du tramway et des bus sont désormais équipés de caméras piétons, qui permettent de garder une trace vidéo de leurs interventions.
- L’objectif est double : « sécuriser les agents, et sécuriser la personne contrôlée ».
- Les usagers devront être prévenus, si l’enregistrement vidéo est enclenché.
Sur le quai du tramway, à l’arrêt Observatoire, à Montpellier (Hérault), une jeune femme rouspète, furieuse d’avoir été contrôlée sans ticket. « Elle n’est plus bonne, l’adresse que je vous ai donnée ! », lance-t-elle à l’agent qui a rédigé son procès-verbal. L’un de ses collègues porte, en bandoulière, une caméra piéton. Il peut, s’il juge que la situation l’exige, déclencher l’enregistrement de la scène. Pas cette fois.
A Montpellier, les contrôleurs du tramway et des bus sont désormais équipés de ce dispositif, qui permet de garder une trace vidéo de leurs interventions. Les agents, qui ont été formés par la police municipale pour utiliser ce système, ont la possibilité de déclencher les caméras piétons « lorsque la configuration l’exige, lorsqu’un usager le demande, lorsque le nombre de contrôleurs est inférieur au nombre de personnes contrôlées, ou dans une situation de flagrance, explique Julie Frêche (PS), vice-présidente de la métropole, en charge des mobilités. Lorsque l’enregistrement est déclenché, l’information doit être systématiquement donnée à l’usager. »
« Sécuriser les agents, et sécuriser la personne contrôlée »
Ces petites caméras, posées sur la poitrine des agents, ont un double objectif : « Sécuriser les agents, et sécuriser la personne contrôlée, confie Sébastien Cote (PS), l’élu de la ville, chargé de la tranquillité publique. Elle peut, si elle estime que son contrôle s’est mal passé, par l’intermédiaire de son avocat, demander les images. Cela permet de pacifier les contrôles. » Dans un premier temps, seuls les chefs d’équipes seront habilités à en porter. Seize caméras piétons, qui coûte 1.000 euros chacune à la métropole de Montpellier, ont été mises à leur disposition. Dans un an, « un retour d’expérience » permettra à la collectivité d’évaluer ce nouveau système. « Le bilan est très positif, dans les villes qui l’ont mis en place », assure Julie Frêche.
L’annonce, par la métropole, de la mise en place de ces caméras piétons intervient alors que, le 20 janvier dernier, Le Figaro a publié un palmarès des villes où la délinquance est la plus forte, dans les transports en commun. Montpellier est 4e, derrière Lyon (3e), Saint-Denis (2e) et Paris (1er). Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, publiés par le quotidien, 2.294 personnes ont été victimes en 2020 de vols ou d’agressions, dans la capitale héraultaise, dans le tramway ou les bus.
Ce dispositif de caméras piétons « n’est pas une réponse, parce que cela fait bien longtemps que l’on est conscient de ces enjeux-là », note Sébastien Cote. En juin 2021, la métropole avait d’ailleurs annoncé qu’une police des transports, composée de 42 agents, serait déployée en 2023. Par ailleurs, la Tam, la police municipale et la police nationale mènent, régulièrement, des « opérations coup de poing » dans les transports. D’autres opérations de ce type seront bientôt organisées la nuit, dans le tramway.