Montpellier : Un agriparc d’au moins 100 hectares va prendre racine dans le quartier des Bouisses

URBANISME La commune souhaite préserver ce poumon vert, situé dans le quartier des Bouisses, à l’ouest de la ville, d’une urbanisation totale

Nicolas Bonzom
Les Bouisses, à Montpellier
Les Bouisses, à Montpellier — N. Bonzom / Maxele Presse
  • La ville de Montpellier souhaite préserver le poumon vert des Bouisses, à l’ouest, d’une urbanisation totale, en aménageant un agriparc d’au moins 100 hectares.
  • La commune lance une concertation pour dessiner les contours du projet.
  • Seule consigne : la construction de logements ne devra pas dépasser 40 hectares.

Hormis les habitants de la Martelle ou les élèves de l’Institut régional du travail social (IRTS), peu de Montpelliérains connaissent l’immense poumon vert qu’abrite le quartier des Bouisses. A l’ouest, Montpellier (Hérault) dispose pourtant d’un espace naturel, presque totalement en friche, de 140 hectares, surplombé par l’antenne-relais de TDF.

La mairie souhaite y établir un agriparc. Un projet emblématique de l’union entre le PS et les Verts : c’est ici que Michaël Delafosse (PS) et Coralie Mantion (EELV) avaient scellé leur alliance, en mai 2020. Une concertation démarre (ici), pour que les habitants puissent donner leur avis. Et une « balade exploratrice » aura lieu, samedi, sur le site. Cette démarche, épaulée par les trois équipes en lice pour réaliser l’aménagement, doit permettre de dessiner les contours de ce nouveau parc, qui devra faire au moins 100 hectares. C’est d’ailleurs la seule consigne imposée par la ville : la construction de logements, car il y en aura, ne devra pas dépasser 40 hectares.

Rendre Montpellier « plus résiliente »

Pour le reste, c’est une page presque blanche : le site pourra accueillir des zones où pourront s’installer des agriculteurs, des forêts urbaines, des jardins partagés, ou des lieux de promenade. Jusqu’alors, le site, essentiellement composé de terrains privés, était « voué à une urbanisation totale », assure Coralie Mantion, vice-présidente de la métropole de Montpellier, déléguée à l’aménagement durable. Mais le lancement, par la commune, d’un périmètre d’étude, bloque toute velléité immobilière. En attendant, dans les prochaines années, la modification du Plan local d’urbanisme.

Pour Coralie Mantion, l’idée est de rendre « Montpellier plus résiliente », et répondre « au choc climatique ». « Montpellier a grandi trop vite, avec une urbanisation qui a mangé énormément de terres agricoles, de terres naturelles », confie l’élue, qui souhaite préserver « ce poumon vert à l’ouest de Montpellier, proche des quartiers populaires ». « Nous voulons que ce soit un parc pour tous les Montpelliérains, le jardin de ceux qui n’en ont pas », note-t-elle. Le site sera par ailleurs desservi par trois stations de la ligne 5 du tramway, le bus à haut niveau de service n°2, et des pistes cyclables.

Le comité de quartier de la Martelle se réjouit que la ville s’intéresse à ce parc. « Nous préférons un agriparc plutôt que ce qui était prévu auparavant, note Philippe Gimenez, le président de l’association. Mais nous resterons très vigilants quant au nouveau bâti. Le quartier est sursaturé, après les nouvelles constructions de ces dernières années. Il y a des voitures partout, on n’arrive pas à se garer. S’il y a des nouvelles habitations, il faudra que la voirie et les infrastructures suivent. » Le comité de quartier espère aussi que le projet sera l’occasion de créer des aires cultivables, des jardins partagés, mais aussi « un lieu de rencontre » pour les habitants, comme un bar ou un restaurant.