Hérault : Que les gourmets se rassurent, les huîtres de l'étang de Thau sont «ultra-surveillées»
CONSOMMATION Les coquillages de la lagune héraultaise font face à plusieurs problèmes...
Depuis des années, les huîtres de l’étang de Thau, dans l'Hérault, sont en proie à des interdictions diverses, et à divers problèmes, qui privent les consommateurs des fruits du bassin, et compliquent sérieusement la vie des producteurs. On en viendrait même à se demander si l’on doit vraiment continuer à dévorer les huîtres de la lagune…
Mais que les gourmets se rassurent : il n’y a aucun risque à consommer les huîtres de Thau, en dehors des périodes d’interdiction bien sûr, car elles sont « ultra-surveillées ».
« Nous avons neuf points de surveillance, ailleurs, il y en a un, voire deux »
« C’est observé de très, très près, indique Stéphane Roumeau, l’ingénieur chargé de la qualité de l’eau et de la gestion environnementale au sein du Syndicat mixte du bassin de Thau. Si l’on compare l’élevage d’huîtres ici, et ailleurs, la surveillance est beaucoup plus importante ici. Nous avons neuf points de surveillance, ailleurs, il y a en souvent un, voire deux. Mais ce dispositif est fait pour protéger les consommateurs. »
Une fois récoltée, l’huître continue à être scrutée, jusqu’à ce qu’elle atterrisse sur les étals des poissonniers. « C’est l’aliment le plus surveillé qu’il soit », insiste l’ingénieur. Et quand les analyses démontrent un problème, des interdictions peuvent être prononcées. Aujourd’hui, sur l’étang, les pollutions causées par l’homme existent, même si elles sont minoritaires, notamment lors de fortes pluies, quand les réseaux fluviaux débordent. « Les problèmes sont principalement d’ordre naturels », note Stéphane Roumeau.
L’Alexandrium et la Malaïgue, c’est quoi ?
C’était le cas l’hiver dernier : pendant plus d’un mois, juste avant Noël, la préfecture de l’Hérault avait suspendu la récolte et la commercialisation des huîtres, mais aussi des moules et des palourdes, en provenance de l’étang de Thau. En cause, l’Alexandrium, présent naturellement dans le bassin héraultais, qui peut provoquer chez l’homme des douleurs musculaires. Disparue depuis environ deux ans, cette algue marine vient à nouveau perturber la production de coquillages sur la lagune languedocienne.
Autre problème, la Malaïgue, qui a détruit cet été sur le bassin de Thau un tiers des huîtres, et la totalité des moules. Là encore, il s’agit d’un phénomène naturel, lié aux chaleurs qui ont sévi sur la région. « La Malaïgue est déclenchée par la hausse de la température, qui peut induire des mortalités chez les moules, au-delà de 27° C. Chez les huîtres, c’est la disponibilité en oxygène, qui devient plus faible et qui les fragilise », note Annie Fiandrino, responsable du laboratoire Ifremer Environnement et Ressources.
Dans tous les cas, les consommateurs n’ont pas à être inquiets : les producteurs retirent évidemment d’office les coquillages qui sont impropres à la consommation.