VIDEO. Présidentielle : «La base, elle tient», lâche François Fillon, en visite dans le Gard
REPORTAGE Plombé par les affaires, le candidat LR était à Nîmes ce jeudi. «20 Minutes» l'a suivi...
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François Fillon n’a, une fois de plus, pas croisé grand monde ce jeudi, lors de sa visite officielle à Nîmes. Ou plutôt si : en début d’après-midi, deux policiers, des vignerons triés sur le volet, et une « meute » d’une trentaine de journalistes. C’est au beau milieu des vignes, bien à l’écart du tumulte de la capitale du Gard, que le candidat LR à la présidentielle a choisi de se rendre, au lendemain de l’annonce de sa convocation, le 15 mars, en vue de sa mise en examen.
A #Nîmes, une horde de journalistes attend François #Fillon au beau milieu des vignes. Pour l'instant, pas de manifestants... @20minutesmont pic.twitter.com/I3Xc7B5k3S
— Nicolas Bonzom (@nicolasbonzom) March 2, 2017
« C’est tout juste si on capte ici ! » souffle une journaliste. La visite a duré péniblement dix minutes. A peine le temps de papoter avec les viticulteurs invités. Les sujets qui posent problème à la filière, ils seront évoqués « lors du déjeuner », préfère François Fillon, s’adressant aux quelques agriculteurs présents.
Fillon seul comme jamais au milieu des vignes à Nîmes. Regard dans le vide. Équipe de campagne décimée. Crépusculaire.
— Hugo Clément (@hugoclement) March 2, 2017
#Nîmes François #Fillon ne répond à AUCUNE question des journalistes : ''Je ne parle pas en marchant''. La visite a duré 10 min. @20Minutes pic.twitter.com/863Nhpkq53
— Nicolas Bonzom (@nicolasbonzom) March 2, 2017
« Je ne parle pas en marchant »
Quant aux questions qui fâchent, sur l’affaire qui plombe sa campagne depuis plusieurs semaines, l’ancien Premier ministre n’y répondra pas. Malgré l’insistance de certains journalistes. Non, aucune. « N’insistez pas, je ne parle pas en marchant », lâche le candidat, qui s’éclipsera dans un domaine proche, à Nîmes, pour déjeuner. « Et puis, les électeurs s'en moquent totalement », assure-t-il.
Dans les vignes, pas un seul manifestant à l’horizon, personne. Il est vrai qu’elle n’est pas facile facile à dénicher, cette campagne. Devant le défilé de voitures qui vrombissent pour ne pas rater le convoi, un agriculteur, qui taille sa vigne à quelques mètres, semble étonné de ce spectacle, au beau milieu de son vignoble d’ordinaire plutôt tranquille… « Je ne savais pas qu’il venait, assure-t-il, sécateur à la main. François Fillon ? C’est normal qu’il soit jugé, oui, comme tout le monde… »
Un homme qui taille sa vigne assiste au défilé de voitures. Il n'était pas au courant de la visite : ''#Fillon, normal qu'il soit jugé''. pic.twitter.com/umHwBJb26P
— Nicolas Bonzom (@nicolasbonzom) March 2, 2017
« Vous n’avez pas honte d’applaudir un voyou ? »
En milieu d’après-midi, c’était une toute autre histoire. Le candidat avait rendez-vous place des Arènes, en plein centre-ville de Nîmes, dans un hôtel, où il a rencontré des associations de harkis. A peine avait-il posé le pied à terre que deux Nîmoises l’accueillent aux cris de « Voyou ! » et « En prison ! ». Une autre tente de couvrir leurs voix, en frappant fort dans ses mains. « Vous n’avez pas honte d’applaudir un voyou ? », reprennent les manifestantes. Le candidat, lui, trace sa route, et s’éclipse dans l’hôtel.
François Fillon passera une bonne heure à discuter avec des associations de harkis. Il proposera notamment, s’il est élu, de faire « un état des lieux », et d’engager des discussions pour, notamment, engager des « réparations ». Mais son propos est inaudible, couvert par les affaires, etles annonces de démissions, dans son état-major, qui se succèdent…
« Il avait dit qu’il se retirerait en cas de mise en examen ! »
A sa sortie, rebelote. Le candidat est accueilli au son de « Fillon, démission ! », hurlé par deux passantes. « On ne s’est pas dégonflées, vous avez vu, disent-elles. C’est une honte. Il avait dit qu’il se retirerait en cas de mise en examen ! »
#Nîmes Rebelote à sa sortie. #Fillon accueilli aux cris de ''Démission !'' par deux passantes. Un autre hurle ''Président !'' @20Minutes pic.twitter.com/Fhq6MSFciL
— Nicolas Bonzom (@nicolasbonzom) March 2, 2017
« La base, elle tient. Je m’appuie sur les Français », finira par lâcher le candidat, interrogé par la presse, avant de soupirer auprès d’un journaliste du Monde : « Les élus, on fera sans eux ». Avant de filer au Parnasse, à Nîmes, pour son meeting. Dans un climat, forcément, morose...