«Zaï zaï zaï zaï» : L'hilarant road-movie de Fabcaro collectionne les trophées
BANDE-DESSINEE L'album a remporté un huitième prix. Un succès «totalement inattendu» pour l'Héraultais...
Voilà tout juste un an que Zaï zaï zaï zaï, la dernière bande-dessinée signée Fabcaro, a débarqué dans les bacs des librairies. Avec un mystérieux titre (qui prend tout son sens à la fin de l’album), une couverture qui ne paie pas de mine et un trait loin des habitudes de l'Héraultais, habitué ces derniers mois au gros nez d'Achille Talon - dont il a repris les aventures, et dont le troisième tome paraîtra en début d'année prochaine -.
Mais dès les premières bulles, impossible pour les lecteurs de décrocher de ce road-movie inattendu et hilarant. Un travail couronné par huit distinctions : la dernière en date, le Grand prix 2016, a été attribué en fin de semaine dernière par le réseau Canal BD / Album. Un succès « totalement inattendu » pour l’auteur et dessinateur héraultais, qui a prêté ses propres traits à son personnage.
Une sombre histoire de carte de fidélité
Fabcaro conte la cavale d’un auteur de bande-dessinée, poursuivi par la police et les journalistes alors qu’il n’a pu présenter sa carte de fidélité à la caisse d’un supermarché... Contrôlé par un vigile, il le menace avec un poireau, avant de s'enfuir...
« J’avais envie d’un point de départ absurde, confie-t-il. C’est vrai, quand on me demande si j’ai une carte de fidélité, j’ai toujours une appréhension irrationnelle... »
Bientôt au cinéma ?
Au gré des pages, l’Héraultais étrille avec humour la société de consommation, les médias ou le racisme ordinaire. « S’il y a souvent un regard sur la société dans mes BD, c’est sûrement la première fois qu’il y a une véritable analyse, reconnaît Fabcaro. Mais mon but premier, c’était tout de même de proposer une BD burlesque et de faire rire. »
Vendue à quelque 30.000 exemplaires, Zaï zaï zaï zaï, sans cesse rééditée par la maison d’édition montpelliéraine 6 pieds sous terre, pourrait être adaptée au cinéma... Mais pas question d’en faire un tome 2. « Non, je ne veux pas exploiter le filon », sourit Fabcaro.
72 pages, 13 euros. Paru chez 6 pieds sous terre.