Montpellier : La destruction des halles Laissac a commencé
URBANISME Voilà près de 30 ans que les habitants et les commerçants du quartier attendaient ce premier coup de pioche...
« Ah, enfin, le premier coup de pioche ! Cela fait 30 ans que l’on attend ça ! », s’exclame le serveur d’un café. Ce mardi, le coup d’envoi du chantier de destruction des halles Laissac, à Montpellier, était plus que symbolique pour les commerçants et les habitants du quartier, coincé entre la gare et le Jeu-de-Paume.
Le bâtiment, qui accueillait un parking de 800 places et 18 étals au rez-de-chaussée, va être rasé. A sa place, des halles façon « Baltard » ouvriront d’ici fin 2018, avec 20 à 25 étals, et des terrasses. Plus de parking, en revanche. Les automobilistes seront invités à aller se garer au parking Saint-Roch, à quelques centaines de mètres de là.
« Maintenant, il faut accélérer »
« Cela fait plus de 30 ans qu’ils disent qu’ils veulent détruire ce machin, confie un cafetier. Vivement que tout soit construit, que les travaux soient finis, que le quartier puisse retrouver une vie normale. »
Sophie a toujours habité le quartier, et sa famille aussi. Elle y travaille aussi, dans une boutique de prêt-à-porter. Pour elle, les halles ont toujours fait partie du paysage. « Ce bâtiment, on s’y était habitué, confie-t-elle. Mais il était devenu trop vieux, fissuré et il fallait s’en débarrasser. Maintenant, il faut accélérer, il faut que le chantier avance et que tout se termine vite. On a déjà pas mal trinqué pendant les travaux du tramway. »
« Un mal pour un bien »
C’est le même sentiment qui anime Roland, qui habite non loin d’ici. « Oui, il va falloir supporter les gravats, les camions et les bruits, note-t-il. Mais c’est un mal pour un bien. Vivement que l’on retourne acheter sa viande et boire un café dans les halles. »
Ce mardi, on n’y a pas échappé : c’est Philippe Saurel, le maire de Montpellier, qui a grimpé sur la pelleteuse pour casser le béton de la rampe d’accès. « Depuis près de 30 ans, on nous dit qu’il faut détruire ces halles, qu’on va les détruire, sans jamais le faire, confie l’élu. Nous, on le fait, on démolit cette véritable "verrue de béton". » La déconstruction se fera par "écrêtage", c’est-à-dire « petit à petit », par fragments.
Des militants de Las Rébès
La photo était presque parfaite pour le maire. Si ce n’est que deux sympathisants des habitants de Las Rébès se sont mêlés au protocole. Ce quartier se bat pour conserver une colline, où ACM va construire des logements.
Aux deux militants, le maire a indiqué qu’il y avait « 16.000 Montpelliérains qui [demandaient] des logements sociaux ». « Quand j’entends des mecs qui se disent de gauche et qui refusent les logements sociaux, ça me fait rire ! », s’est-il exclamé. « Il y a d’abord des bâtiments à rénover monsieur », lui ont-ils répondu.
Réunion de concertation sur les halles le 26 avril à 19h à la maison de la démocratie.