Montpellier: Quatre graffeurs mettent des couleurs sur le chantier des halles Laissac
STREET-ART Honk, Maye, Zest et Eackone ont réalisé une grande fresque, qui sera détruite avec le bâtiment, d'ici le mois d'octobre...
Les badauds et les fans de street-art étaient nombreux ce dimanche à assister aux derniers coups de bombe de Honk, Maye, Zest et Eackone sur les palissades des halles Laissac, àMontpellier. Ce collectif, réuni par la galerie montpelliéraine Montana, met de la couleur sur ce bâtiment monotone, qui abritait un parking et des halles, et qui sera entièrement détruit d’ici le mois d’octobre prochain.
Une fresque éphémère de 416 m2, qui partira avec les débris des halles. « Ça fait partie du jeu, confie Maye, passionné par le dessin depuis son plus jeune âge. Le graffiti est toujours éphémère… Quand ce n’est pas la brigade anti-tags qui l’efface, c’est le soleil. C’est la règle, tous les graffeurs la connaissent. »
Un « pas en avant »
Pour Honk, qui a découvert le graffiti à la fin des années 1980, ce type de projet est un « pas en avant » pour sa discipline. « Cela démontre que ce mouvement avance, qu’il est enfin reconnu à son juste titre, assure le Montpelliérain, dont la grand-mère habitait ici, à deux pas des halles. A 12 ans, lorsque j’ai débuté le graffiti, c’était dans l’illégalité la plus totale, c’était impossible de peaufiner les œuvres. C’était autre chose. Là, on a un peu de temps, pour faire ce dont on a vraiment envie. »
Mais pour Eackone, « au fond, c’est strictement la même chose ». « C’est simplement le support qui change », explique l’artiste. Une initiative de la mairie de Montpellier qui tombe à point nommé pour la galerie Montana, qui fermera bientôt ses portes : son directeur, Nicolas Callu, va prochainement ouvrir une nouvelle galerie dans la rue Glaize, près du musée Fabre, et un magasin d’accessoires de street-art, dans le quartier Saint-Roch. « Ce sera une galerie d’art contemporain, avec un soupçon d’urbain », note-t-il.