Montpellier: La fermeture des halles donne le blues aux commerçants du quartier Laissac

COMMERCES Beaucoup se plaignent d’une baisse de la fréquentation depuis que les anciens étaliers, qui ouvriront samedi à Saint-Denis, ont quitté le quartier avant la destruction du bâtiment…

Nicolas Bonzom
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Les piétons sont obligés de marcher sur la route, à Laissac.
Les piétons sont obligés de marcher sur la route, à Laissac. — N. Bonzom / Maxele Presse

Sur la place Laissac à Montpellier (Hérault), une page s’est tournée. Les halles, qui abritaient un parking de 250 places et une quinzaine de commerçants au rez-de-chaussée, ont fermé, en attendant leur destruction prochaine.

Ici d’ici 2018, un nouveau projet inspiré des halles Baltard à Paris verra le jour. Mais la fermeture des halles Laissac et le départ des étaliers vers l’ancien Diagonal ont laissé un grand vide dans ce quartier, coincé entre la gare et le Jeu-de-Paume.

Moins de clients

« Pour l’instant, c’est 15 % de clientèle en moins pour nous, souligne Laurent, gérant du bureau de tabac. Les commerçants et le parking apportaient une vraie dynamique au secteur. » A quelques pas de là, la pharmacienne note une certaine exaspération chez certains habitués… « Les personnes âgées notamment se plaignent de l’accès. Elles ne peuvent plus se garer comme avant », explique la Montpelliéraine.

De son côté, Véronique, derrière la vitrine de la boulangerie, pointe du doigt un problème lié à la sécurité des piétons : l’installation de barrières autour des halles a « grignoté » la quasi-totalité du trottoir de la rue Anatole-France. « Regardez, les gens marchent sur la route, assure-t-elle. Les clients s’apercevront vite que c’est dangereux, ils auront peur, et ne viendront plus… »

Pourtant, une signalétique, et un nouveau passage piéton, ont été installés, assure Luc Albernhe, adjoint au cadre de vie : « Si le trottoir a été condamné, c’est en raison de sa dangerosité par rapport au chantier », souligne-t-il.

La crainte des travaux

A Laissac, si la majorité des commerçants jugent « très bien » le futur projet présenté par la mairie, ils craignent de souffrir durant le chantier : « On se demande comment on va être mangé, redoute l’un d’entre eux. On a déjà pas mal trinqué pendant les interminables travaux du tramway. » Sur la palissade des halles, une ultime animation avant destruction pourrait néanmoins attirer les curieux : les street artists Eachone, Honk, Maye et Zest y réaliseront bientôt une fresque éphémère de 416 m2.

Une nouvelle réunion de concertation aura lieu le 22 mars prochain.

A quelques centaines de mètres de là, les anciens étaliers des halles Laissac s’apprêtent à ouvrir samedi (à partir de 6h). Relocalisés dans l’ancien Diagonal, à Saint-Denis, tous se disent « heureux » et « impatients ».

Les étaliers se préparent à accueillir les clients, à Saint-Denis.
Les étaliers se préparent à accueillir les clients, à Saint-Denis. - N. Bonzom / Maxele Presse

« Les halles étaient dans un état lamentable »

« Les halles Laissac étaient devenues sales et pas assez visibles, confie Sabine, une épicière, qui vend des olives et des fruits secs. Il y a même des gens du quartier qui m’ont dit un jour qu’ils habitaient là-bas depuis des années, et qu’ils ne savaient pas qu’il y avait des commerces sous les halles. Ici, c’est beau, on nous voit, tout est ouvert… » Un avis partagé par Ollivier : « Les halles étaient dans un état lamentable ».

« Je pense même qu’il y a plus de passage ici que là-bas », assure Anne, épicière dont l’étal est situé en dehors des locaux de l’ancien Diagonal, le long du tramway. Mais tous ont hâte, courant 2018, d’aménager dans les nouvelles halles Laissac.