Béziers: Robert Ménard veut imposer aux mosquées de la ville sa charte de bonne conduite
RELIGION•Le maire de Béziers, élu avec l'appui du FN, réclame six mesures aux reponsables de mosquées, notamment le prêche en français et l'absence de prières dans la rue...Jérôme Diesnis
C’est un appel « à la clarification des activités des mosquées à Béziers. » Robert Ménard, le maire sans étiquette de la sous-préfecture héraultaise, élu avec le soutien du Front national, s’est fendu d’une charte à l’attention des présidents et imams des cinq mosquées de Béziers. « L’approbation sans réserve de cette charte », qui n’a légalement aucun pouvoir de contrainte, doit, selon l’édile, « rassurer l’ensemble des habitants de la ville. »
Prêcher en français, ne pas faire appel à la prière dans les rues, ne pas entretenir de liens ou diffuser les discours des courants islamistes les plus extrémistes, ne pas promouvoir les textes appelants au djihad ou encore refuser les aides financières de l’étranger, sont les six mesures phares avancées dans ce document. « Ce n’est pas placer les mosquées sous surveillance, c’est appeler à la responsabilité les responsables des mosquées », évoque Robert Ménard.
Pas de mesures coercitives
Faute de mesures coercitives, le maire de Béziers entend mettre à l’index les lieux de culte refusant de s’engager dans cette charte. « La majorité d’entre eux partage ce point de vu. Pour les autres, je dirai que telle ou telle mosquée a refusé cette charte. »
Les cinq présidents de mosquée de la ville doivent se réunir pour adopter une réponse commune à la proposition de charte. « Peut-être qu’il ne connaît pas la communauté musulmane de Béziers. Je lui propose de venir rencontrer les responsables, comme ça, il ne verra qu’il n’y a pas de soucis », lui rétorque Mehdi Roland, président de l’association esprit libre 34, responsable du collectif contre l’islamophobie. « C’est beaucoup de fantasmes dont il se sert pour faire peur aux Biterrois ».
Le 23 novembre, la ville de Béziers a alerté les services de l’Etat sur les activités de Mehdi Roland qui entretient, selon elle, des liens avec la mouvance islamiste radicale.