Languedoc-Roussillon: des milliers de personnes ne peuvent pas se loger décemment

PAUVRETE Le vingtième rapport annuel de la fondation Abbé-Pierre pointe une situation alarmante dans la région...

Nicolas Bonzom
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Illustration de la pauvreté
Illustration de la pauvreté — PRM/SIPA

Ce n’est malheureusement pas une surprise: dans la région, le marché locatif est très tendu et les personnes en situation de précarité sociale et financière sont les premières à en souffrir. Ce mardi, la fondation Abbé-Pierre a présenté un éclairage régional de son vingtième rapport sur le mal-logement. Et dans le Languedoc-Roussillon, la troisième région «la plus pauvre» de France, la situation est alarmante: près de 20% de la population régionale est sous le seuil de pauvreté (964 euros par mois), et une grande partie d’entre eux ont des difficultés à se loger décemment.

Des dysfonctionnements dans l’hébergement d’urgence

«Les personnes concernées sont des familles monoparentales notamment, mais aussi de plus en plus de jeunes, même mineurs, avec, ou sans titre de séjour, note Frédérique Mozer, directrice régionale de la fondation. Et nous estimons à 1.300 environ le nombre de personnes qui vivent dans des bidonvilles en région, répartis sur 33 sites.» Quant au nombre de «sans domicile stable», il serait de 8.200 personnes sur le territoire régional, dont 2.800 à Montpellier.

Outre les prix des loyers, bien souvent «très élevés», la fondation Abbé-Pierre vise des dysfonctionnements, au sein des dispositifs d’hébergement d’urgence: «Les centres communaux d’action sociale ont tendance à un peu oublier ces publics, et à les déléguer à des associations, qui sont trop peu nombreuses. Quant aux appels au numéro d’urgence (115), ils sont, seulement, 10% à aboutir à une réponse favorable.»

Selon le rapport, il faudrait créer 850 places d’hébergement supplémentaires, pour être à la hauteur de la moyenne nationale: les 1.938 places prévues dans le Languedoc-Roussillon ne suffisent pas, pour répondre aux besoins.

Logements sociaux

La région est à la traîne : seuls 9,5 % du parc locatif sont des logements sociaux, tandis que 35 communes ne respectent pas la loi des 25 %. Pour 125.000 logements existants, 66.000 demandes ont été enregistrées en 2013. La fondation a lancé un appel au préfet ce mardi.