C’est un coup de tonnerre dans le monde politique languedocien. André Vézinhet (PS), président du Conseil général de l’Hérault depuis 1998, raccroche. Le dernier des dinosaures socialistes à Montpellier ne se représentera pas à son fauteuil départemental en mars prochain.

«Ainsi va la vie, soupire-t-il, ce lundi, face aux nombreux journalistes. Sachez que je suis en pleine forme, et que je ne ressens aucune faiblesse, ni physique, ni intellectuelle!» Si André Vézinhet, 75 ans, a décidé de laisser sa place, c’est d’abord à cause du «démantèlement dont les territoires sont victimes».

«Je n’ai pas envie»

Pour justifier cette décision, il égrène les suppressions d’apports financiers auxquels il a dû faire face avec sa collectivité: «Il y a eu la suppression de la vignette automobile, puis celle de la taxe professionnelle. Ensuite, ce fut la baisse de la part du département dans la taxe d’habitation, et la ponction sur trois ans de cinq milliards d’euros sur le budget des collectivités. Et enfin, la réforme territoriale. Avec notamment la fusion des régions», souligne l’ex-compagnon de route de l’ancien maire Georges Frêche.

Et après 17 ans de gouvernance, André Vézinhet ne le cache pas: il ne se sent «pas le courage» de voir mourir le département. «Je n’ai pas envie, reprend-t-il. Je ne veux pas me mettre à vendre à la découpe aux autres collectivités locales les missions que j’ai mis tant de passion à assumer. Je ne veux pas voir ce démantèlement. Vous n’imaginez pas le bonheur que j’ai, tous les matins, à me lever pour m’occuper de l’Hérault, qui est un don du ciel.» En revanche, il en dit peu sur son avenir. Va-t-il se retirer dans «son Aveyron» natal qu’il affectionne tant? Ou serait-il tenté par une candidature régionale?

Quand Vézinhet charge violemment Saurel

Lors de sa conférence de presse, lundi matin, André Vézinhet s’en est pris assez violemment à Philippe Saurel (divers gauche), maire et président de l’agglomération de Montpellier. «C’est un homme de qualité, confie-t-il. Mais il a gagné en crachant dans son parti. Après avoir trompé l’électorat, en disant qu’il ne serait pas président de l’agglomération, il veut la métropole, puis la région, et maintenant le département. Incroyable. Cela le conduire au pire.»