La fusion a du plomb dans l'aile
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Ce n'est encore que l'avis de la commission spéciale du Sénat. Mais elle préfigure très certainement du vote de la Haute Assemblée appelée à se prononcer en deuxième lecture, du 28 au 30 octobre, sur le redécoupage des régions. En refusant la fusion annoncée du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées, le Sénat ne s'est pas seulement opposé au projet de loi porté par François Hollande et Manuel Valls. Il a fait une contre-proposition ciblée qui donne du poids à ceux qui refusent toute idée de fusion.
« C'est une satisfaction. La proposition n'est plus dans le cadre de la première lecture où le Sénat avait rejeté le texte globalement, souligne Damien Alary (PS), président de la région. L'identité et l'intégrité du Languedoc-Roussillon ont été prises en compte par le Sénat. J'en prends acte. La balle est maintenant dans le camp des députés. » Auparavant, les sénateurs se seront officiellement prononcés. « Je suis totalement solidaire avec la position prise par le Sénat », évoque le président du conseil général André Vezinhet (PS), lui aussi fervent opposant à ce projet de réforme territoriale.
« Ça ne résoudrait rien »
Rares sont les voix qui comptent qui se disent favorables à la fusion. A l'exception du maire de Montpellier, Philippe Saurel (DVG), l'un des rares à militer pour la fusion, le consensus est presque total, y compris à droite. « Si on est absorbé demain, c'est Toulouse qui sera la capitale, note Stephan Rossignol, chef de file du groupe UMP à la région. Je ne vois pas où seront les économies d'échelle. On aura autant d'élus et quid de nos administrations ? Nous ajouter au Midi-Pyrénées ne va rien changer à la faiblesse de notre économie. »